1989. Rose-Marie se terre dans les bois avec sa mère et les amis de cette dernière. Ils doivent se faire discrets le temps que les choses se tassent. Heureusement, Robot les aide. Mais la mère de Rose-Marie l’a bien prévenue : il ne faut rien lui devoir de plus, à cet homme…
2019. Élie a longtemps cherché à attirer l’attention d’Anna, nouvelle au village de Charrette, et il ne s’attendait certainement pas à ce que celle-ci lui propose de venir l’aider à faire parler sa perruche après qu’il eut parlé de la sienne en classe. Déterminé à ce que cette rencontre après l’école ne soit pas la dernière, Élie invite la jeune fille passionnée par les fantômes à faire un tour de quatre roues au lac Adélard, à propos duquel les histoires à dormir debout sont nombreuses. On y aurait entre autres vu une petite fille morte portant une cage d’oiseau se promener sur les rails de chemin de fer… Élie, lui, ne croit pas du tout au fantôme. Mais une découverte d’Anna pourrait bien le faire changer d’avis…
En alternant les passages entre le journal intime de Rose-Aimée, écrit à l’été 1989, et le présent d’Élie et d’Anna, François Blais signe un roman captivant où le surnaturel n’est jamais loin. Pour tous les lecteurs.
Après deux albums jeunesse pour le moins décoiffants et des romans pour adultes, François Blais signe son premier roman pour jeunes adolescents avec ce Lac Adélard à l’allure inquiétante grâce au talent d’Iris, l’illustratrice. Et si on n’est pas franchement dans l’horreur (il y a des scènes plus intenses que d’autres, mais rien pour faire faire des cauchemars), le suspens installé grâce à la double temporalité et aux détails perturbants (attendez que Rose-Marie décrive la fille qui se baigne dans le lac) est particulièrement réussi. On est accroché rapidement et on attend le dénouement (la trouvaille du nom est par ailleurs géniale) avec impatience, tant les passages de Rose-Marie que ceux d’Élie étant bien maitrisés alors que la construction amplifie le suspens.
Toutefois, ce qui permet à ce récit de vraiment se distinguer, ce sont les multiples couches du récit, le ton parfois décalé de François Blais, qui se ressent dans certains dialogues ou des détails glissés ici et là, les clins d’œil à d’autres œuvres. Lac Adélard est une œuvre littéraire qui offre une histoire bien menée, oui, mais aussi de nombreuses occasions au lecteur plus habile de se délecter de la plume de l’auteur. Chapeau !
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Correction: Rose-Aimée = Rose-Marie?