La reine sous la neige

Quand son avion est détourné vers Londres à cause d’une tempête de neige, la timide Sam cherche ses repères. Facilement en panique, l’adolescente attire le regard d’une hôtesse de l’air qui décide de la prendre sous son aile, du moins dans la mesure de ses moyens. Mais ce qui devait n’être qu’une escale se transforme bientôt en aventure. Il y a d’abord la neige, qui recouvre tout, puis un vol de téléphone, un coup de foudre, une vieille amie qui refuse d’ouvrir sa porte, la mort de la reine, un jeune garçon perdu, un tigre évadé. Et tous ces êtres qui, comme elles, essaient d’avancer malgré cette impression que « l’Angleterre marche sur la tête ».

Avec ce roman choral, François Place entraine ses lecteurs dans une tempête d’idées, les histoires comme les personnages s’entrecroisant à grande vitesse. Abordant les thèmes de la pauvreté, de la résilience et de la confiance en soi, entre autres, il s’adresse aux lecteurs avancés.

Mon avis

C’est Sam qui se trouve au centre de l’étoile formée par les nombreux personnages de ce roman foisonnant qui joue aussi sur les codes de l’anticipation avec la mort d’Élizabeth II et flirte avec le fantastique. Attachante même si un peu distante au départ (« T'es trop bizarre, comme fille. Du genre à planer sans prendre de substance. Des fois, faut atterrir »), elle sert de fil conducteur dans ce récit qu’il faut lire en acceptant de se faire balloter d’une histoire à l’autre et sans vouloir la crédibilité à tout prix (certaines intrigues sont un peu tirées par les cheveux…).

On peut peut-être reprocher à François Place de ne pas aller assez à fond dans ses histoires, certaines réalités des personnages n’étant au final qu’effleurées alors qu’elles sont prometteuses (toute la réalité de la mère de Khan, entre autres, ou encore le monde fascinant entourant la pratique du Kalarippayatt, un art martial indien), mais il nous offre tout de même un véritable bouquet de thématiques : le deuil, l'amour, l'amitié, l'enquête sur le cambriolage d'un appartement, la relation parent-enfant, la quête des petits boulots, la difficulté de s’intégrer dans un nouveau pays, la dimension culturelle… le tout dans une histoire en forme de caléidoscope qui dépayse et captive. Ce n’est peut-être pas une histoire pour tous, mais j’ai pour ma part passé un excellent moment!

Le petit plus? François Place met en scène le décès de la reine Élizabeth II dans son roman et le protocole qui en découle est particulièrement crédible, tout comme l’espèce de léthargie ambiante qui s’installe. C’est presque trop réel… un autre pan de ce roman fascinant!  

Merci à Gallimard pour le service de presse!