Il y a Rémi, qui a déménagé dix-neuf fois au fil des ans et qui refuse maintenant de créer des liens, se réfugiant dans la musique des années ‘80, seul lien qu’il a encore avec sa mère. Il y a son père, médecin nomade, qui trimbale son fils de ville en ville sans savoir communiquer avec lui. Il y a Sara, avec son visage brulé, ses trous, sa laideur, mais aussi toute la force de son caractère de tank, force tranquille pour prendre soin des « petits » de la cabane. Et il y a eux, ces sept gueules cassées, des enfants, des adolescents, patients de l’hôpital qui ont tous des morceaux en moins ou en trop, des visages à faire peur et des cœurs grands comme le monde. Il y a la rencontre. Et il y a la vie.
Rachel Corenblit signe un récit d’une grande force émotive avec ce roman qui parle de la relation père-fils, de dépression, de la difficulté de se reconstruire quand son corps fait peur, de la force de l’entraide. Centrée sur la psychologique, cette histoire vise les lecteurs intermédiaires et avancés.
Soufflée. J’ai été soufflée par ce récit qui m’a prise par surprise et m’a fait pleurer. Soufflée par la force des personnages, par leur profondeur et les thématiques abordées, par la courbe dramatique, par la force de l’espoir qui se cache entre les lignes. Non, ce n’est pas un récit « accrocheur et dynamique » qui plaira à tous, c’est une histoire psychologique qui prend son temps, qui s’installe lentement, mais qui frappe fort et reste longtemps en tête.
Parce qu’il y a Rémi, d’abord, et sa relation difficile avec son père, sa mère (oh, cette histoire !) et les autres de façon générale. Parce qu’il fait la connaissance de Sara et endure le feu et toute la force de ses répliques, de ses coups de gueule alors qu’on la sent aussi d’une immense fragilité. Parce que je me suis prise d’une affection immédiate pour les autres copains de la bande des gueules cassées, avec leur histoire personnelle qui vient ajouter à la beauté du récit (et à sa tristesse). Parce que le seul personnage important d’adulte, le père que j’ai tant jugé au départ, est aussi travaillé avec attention, d’abord présenté comme indifférent, froid, puis dans sa vulnérabilité.
Je n’étais pas gagnée d’avance (je suis restée plutôt froide à L’année des pierres, de la même autrice, paru aussi cet automne), mais en quelques pages j’ai su que je tenais entre mes mains un de ses livres « pierre blanche », une de ses lectures à garder précieusement en tête et à offrir en suggestions aux plus sensibles, aux plus fragiles, pour l’espoir, pour la force, pour l’expérience.
Le petit plus ? L’histoire suit le rythme de chansons phares des années 80, enregistrées par la mère de Rémi sur des cassettes qui lui servent de bouée. Une trame sonore qui donne un côté vintage au roman, mais qui est aussi parfaite pour accompagner la lecture !
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Bonjour moi ce que je voulais savoir est-ce que la couverture reflète t-elle l'histoire du livre et dans quelle chapitre ?
Réponse de Sophie : Bonjour Louidort, ceci ressemble fort à une question d'examen :) Je te conseille de lire le livre !