Péril en mer

Billet rédigé par Jean-François Tremblay, enseignant

Pierre est un adolescent solitaire à la vie plutôt tranquille. L'invitation personnelle qu'il reçoit pour passer quelques jours en mer avec quatre des ados les plus populaires de l’école a donc le tour pour le surprendre! Est-ce une bonne idée d’accepter leur offre? Pourquoi lui? Est-ce parce qu'il a osé remettre en question la légitimité des coups des Croquemitaines, ce groupe qui diffuse sur Internet les frousses épouvantables qu'il inflige à ses victimes dans le but de faire rire leurs abonnés? Justement, ces temps-ci, Pierre a des frayeurs nocturnes, dans lesquelles il voit un individu masqué qui le pourchasse. Et puisque Jérôme, Tania, Nathalie et Jean-François semblent grandement apprécier les Croquemitaines, le jeune homme se dit que, décidément, ce voyage sur l'eau constituerait un plan de vengeance parfait pour un parfait peureux.

Une fois sur le catamaran, rien n’arrange son pressentiment, ni sa paranoïa! Tout le monde a l'air de lui cacher des choses, le capitaine est des plus désagréables, Jérôme se montre hyper agressif et, surtout, Pierre croit entendre des voix et apercevoir son poursuivant masqué. Mais tout cela n’est que le commencement…

Péril en mer est un huis clos d’horreur s’articulant principalement autour des thèmes de la peur et des relations sociales à l'adolescence. Le roman fait partie de la collection québécoise Frissons, de la maison d’édition Héritage. Il s’adresse aux lecteurs adolescents débutants, mais peut convenir aux plus jeunes amateurs de sensations fortes dès 11 ans.

Mon avis

La première chose qui me vient en tête quand je repense à ma lecture est inévitablement le développement des scènes de terreur du roman. Les dernières pages nous apprennent que l’auteur, Olivier Descamps, a déjà travaillé comme scénariste. Je n’étais pas surpris de lire cela! En effet, de la première à la dernière page, le suspens ne lâche jamais et est constamment relancé. On sent les procédés efficaces, même s’ils rappellent parfois les scènes classiques des bons vieux films d’horreur en huis clos. On sait toujours qu’un malheur approche, mais on ne sait jamais qui, quand, quoi, ou comment… On ne sait jamais non plus quelle est la véritable part du réel, et ce que l’esprit peut déformer dans la peur. Et sur un bateau, il n’y a pas d’échappatoire possible. Tout empire alors qu’on pensait le pire atteint. Les accusations fusent et la discorde s’amplifie, faute d’idées de solutions. Assurément, les amateurs de sensations fortes ne verront pas le temps filer!

Crédible, cette histoire? Même si plusieurs scènes sont tirées par les cheveux, avec sa surprenante finale (quoique, avec une histoire si explosive, il aurait été étonnant que la finale ne surprenne pas!), Olivier Descamps boucle efficacement et logiquement son récit, démêlant du même coup d’apparentes incohérences. De plus, on apprécie comment il joue avec la frontière entre le plaisir et la peur, et entre la réalité et l’imaginaire. Somme toute, je recommande Péril en mer, mais d'abord et avant tout aux amateurs de frissons!

Merci aux éditions Héritage pour le roman!