Les vrais champions dansent dans le blizzard

1988. Suite à la mort de son père, Charlie Bell s’enfonce dans la tristesse et la colère. Délaissant le basket et prenant une suite de mauvaises décisions, il semble avoir perdu tous ses repères. D’ailleurs, ses amis ne le reconnaissent plus et sa mère est à court de solutions. C’est pourquoi elle décide de l’envoyer passer l’été chez ses grands-parents, à Washington. Incapable de la faire changer d’avis, c’est ainsi que Charlie quitte ses amis (et CJ, pour laquelle ses sentiments évoluent justement) pour rejoindre un grand-père qui a bien l’intention de le mettre au travail et une cousine qui pourrait faire renaitre sa passion pour le basketball…

Alexandre Kwame signe un roman puissant sur le deuil et la vie avec ce récit en vers libres qui regorge de dialogues et met en scène des adolescents auxquels on croit. Pour les lecteurs intermédiaires.

Mon avis

Alexander Kwame, c’est celui qui peut faire aimer la poésie aux joueurs de basketball. L’auteur américain écrit en effet des histoires puissantes (Frères, entre autres) où la psychologie n’est jamais loin, mais où le basket tient aussi une place très importante, avec de nombreuses scènes se déroulant pendant des parties, ce que soit entre amis ou en compétition, et plusieurs descriptions de jeu (que la néophyte en moi ne comprend pas toujours). C’est généralement de la poésie oui (plusieurs passages sont en fait des dialogues), mais tout à fait accessible (même si la traduction très « française » peut être déstabilisant pour un lecteur québécois, par exemple).

Dans ce livre-ci, le sport de prédilection de Kwame est toutefois absent au départ parce que trop associé au père de Charlie. Ce dernier n’a plus touché un ballon depuis la mort de son paternel et sa passion est ensevelie sous la tristesse. Mais elle renaitra bientôt, grâce aux efforts conjugués de ses proches. Ceux-ci, amis comme famille (coups de cœur pour CJ et le grand-père) sont intéressants dans leur caractère, leur nuance, leur relation à Charlie, ce qui vient nourrir le propos général. C’est donc une chouette lecture !  

Merci à Albin Michel pour le service de presse !