Si Malik a volé des cartes cadeaux dans un supermarché, c’est seulement parce qu’il voulait pouvoir accompagner ses amis au Subway le vendredi suivant. Ce n’était pas son premier vol, mais chacun lui semblait être pour une raison valable. Se nourrir, entre autres. Puisqu’entre les aller-retour en famille d’accueil, Malik vit avec une mère qui peine à subvenir à ses besoins. Et retombe trop vite dans ses démons.
Le propriétaire de l’épicerie accepte de ne pas porter plainte officiellement, mais il force quand même l’adolescent à faire des heures de bénévolat dans un centre de personnes âgées. C’est ainsi que Malik fait la connaissance de Marius, un vieil homme que le deuil a laissé aigri et qui semble être à des lieues de son univers. Mais peut-être bien que les deux avaient finalement besoin de l’autre pour voir la vie sous un angle différent…
Maryse Pagé parle de délinquance, mais aussi de famille dysfonctionnelle, de deuil et d’entraide dans ce récit qui montre la force de l’amitié intergénérationnelle.
Oui. Oui. Oui. Si je n’ai pas été entièrement convaincue par les précédents romans de l’autrice, celui-ci m’a vraiment plu. À la fois parce que le ton est juste, tant dans les paroles que les actes, parce qu’elle plonge dans un univers plus sombre, plus râpeux, dans la pauvreté, la difficulté de s’extraire de certains milieux, et parce qu’on sort des sentiers battus avec une histoire d’amitié intergénérationnelle. Au fil de son récit, l’autrice montre ainsi que la communication, même ardue au départ, entre deux générations éloignées, peut créer des petits miracles.
« Ha ! Ha ! Tu me fais rire, Manik .
- C’est pas Manik, c’est Malik.
- Es-tu déjà allé au Maroc ?
- J’habite dans un trois et demie et une mono qui a deux jobs. Pensez-vous vraiment que j’peux me payer un billet d’avion pour le Maroc ? »
Si certains éléments semblent un peu arrangés « avec le gars des vues », il n’en reste pas moins que les personnages sont attachants et que leur évolution au fil des pages est touchante. C’est au final deux solitudes qui se rencontrent, deux êtres qui ont fait ce qu’ils pouvaient avec les moyens du bord face aux difficultés, mais qui, au contact de l’autre, voient de nouvelles possibilités, une occasion d’aller au bout de qui ils sont vraiment. Un livre qui fait réfléchir.
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Je viens tout juste de terminer ce roman, les ados s’y retrouveront dans le langage. Il n’y a pas de superflu ni de flafla, c’est très direct comme langage, accessible mais qui raconte une histoire assez sombre. Un magnifique roman, parfait pour ado récalcitrant à la lecture.