Anya n’avait pas envie d’aller à l’école ce matin-là. Autant l’entrée en première secondaire l’excitait auparavant, autant les derniers jours d’été ont anéanti sa motivation. Et la journée semble lui donner raison. Il y a d’abord son look, pourtant étudié, qui détonne. Puis sa meilleure amie qui a bien changé durant le trois derniers mois et se détourne d’elle, et finalement ce prof de français autoritaire qui oblige ses élèves à écrire une dissertation de deux pages sur leur plus beau souvenir des vacances. Le problème, c’est qu’Anya voudrait l’oublier, cet été passé chez son père à l’autre bout du pays, à éviter ses colères. Surtout les dix jours de voyage de retour sur la route de Vancouver à Montréal…
Brigitte Huppen propose une plongée dans la réalité des années 70 avec ce récit psychologique qui s’intéresse à l’impact du comportement parental sur les enfants, et parle aussi de résilience, d’amitié et de l’importance de savoir s’affirmer. Visant un public assez jeune, il convient à tous les lecteurs.
L’autrice nous avertit au départ des éléments qui pourraient surprendre le lecteur contemporain dans le cadre années 1970, avec des prénoms d’ados qui font penser à ceux de nos grands-parents et une société très homogène avec très peu de minorités visibles, même à Montréal. Mais ce décor temporel passe aussi et surtout par la musique, très présente dans la vie d’Anya et au fil du récit, avec de nombreuses paroles de chansons glissées entre les paragraphes.
Pour ce qui est de l’histoire en tant que telle, il se passe finalement peu de choses alors qu’on suit Anya dans deux temporalités. Dans son présent, c’est une poignée de journées qui se déroulent, dont ce premier jour d’école difficile. En parallèle, on remonte dans ses souvenirs estivaux, centrés sur la traversée du Canada d’ouest en est avec son père pour le moins particulier. Brigitte Huppen touche à l’universel avec une héroïne qu’on voit vivre un moment important de sa vie. Timide, effacée au départ, elle change alors qu’elle remonte dans ses souvenirs, saisissant qu’elle doit les affronter pour mieux comprendre ce qui s’est produit et pour passer par-dessus alors que le passé et le présent se font écho dans la finale.
P.S. Pour ma part, j’ai fait ma lecture en musique, faisant jouer les morceaux mentionnés au fil des pages, et c’est une expérience très chouette, je vous la conseille !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire