E-réel

Employé à l’accueil de la société de jeux vidéos Kappa, William rêve d’un jour pouvoir gravir les échelons. Quand une faille de sécurité permet à une hackeuse de s’infiltrer dans son téléphone alors qu’elle tente de s’introduire dans le réseau de l’entreprise, il y voit l’occasion rêvée de se sortir de sa situation. Et s’il l’aidait ? Refusant d’abord sa proposition, Tim a bientôt besoin de lui pour entrer en contact avec un des membres les plus influents de l’entreprise. C’est ainsi que William met le doigt dans l’engrenage. Un engrenage multiple où l’adrénaline est bien présente (bien plus que lorsq’il se contente de transférer des appels à l’accueil), mais le danger aussi. Et contrairement à son habitude quand il joue à des jeux vidéos avec son coloc, cette fois, William n’a qu’une seule vie.

Avec E-réel, Aurélie Zerah signe un roman de science-fiction qui propose des scènes d’action et parle d’intelligence artificielle, de la quête de ceux qui la conçoivent et des limites éthiques. Pour les lecteurs intermédiaires et avancés.

Mon avis

Sorti tout juste avant le confinement, E-réel semble être passé un peu inaperçu en ligne, et pourtant, le récit est accrocheur. On y suit un antihéros rêveur et son coloc, plus terre-à-terre, qui « entrent dans la cour des grands » grâce à ce contact inopiné avec Tim. William se rendra toutefois compte que son coloc avait raison d’être sur ses gardes quand l’aventure deviendra bien réelle. En effet, Aurélie Zerah ne se contente pas de rester dans l’univers virtuel et entraine ses personnages dans de multiples scènes d’action alors que son intrigue déboule et que les uns luttent les uns contre les autres. Ainsi, course-poursuite, bagarres et révélations-chocs sont au rendez-vous.

Ce n’est pas un roman particulièrement original, mais l’autrice fait elle-même référence aux livres qui parlent d’intelligence artificielle dans son récit et a concocté une histoire qui réserve plusieurs surprises et qui m’a quand même gardée captive. Oui, il faut accepter qu’il y a des éléments un peu tirés par les cheveux par moment, mais l’ensemble reste plausible.

Le petit plus ? J’ai beaucoup aimé la dynamique entre les deux colocs. Il y a souvent en littérature pour adolescents une volonté d’équilibre avec un duo principal mixte (qui tourne une fois sur trois à l’amouuuur, ce qui est un peu énervant) et c’est chouette d’être ailleurs. Ici on sent la complicité installée depuis longtemps et les répliques qui fusent apportent une dose de légèreté et d’humour à ce qui se passe.  

Merci aux éditions de la Martinière J pour le service de presse !