Adopté, Scarlet a toujours eu une apparence différente, ce qui éveille la méfiance de certains des habitants de son village ainsi que de sa mère adoptive. Habitué à rester à la maison, le jeune garçon ne refuse toutefois pas une visite au village quand son père le lui propose. Mais un évènement se produisant pendant la balade lèvera en partie le voile sur son origine, lui révélant sa nature hybride et ses pouvoirs. Devant la possibilité d’en découvrir plus, Scarlet accepte de quitter son coin de pays pour rejoindre une guérisseuse qui lui en apprendra davantage sur cette magie, taboue en terre d’Illud. Mais le monde dans lequel il entre est rempli de dangers et il semblerait que le destin de Scarlet soit lié à celui du mystérieux Faucheur, qui n’apparait que pour récolter les âmes des corps sur le point de mourir…
Bien que présenté comme du YA par la maison d’édition Luzerne rousse, Scarlett est un récit fantastique qui peut rejoindre les lecteurs assez jeunes malgré un vocabulaire relevé. Premier tome de ce qui sera une série, Le faucheur d’âmes présente le monde dans lequel évolue le héros et offre une suite de péripéties qui permettent à l’autrice de parler de différence, de filiation, d’entraide et de manipulation.
Avec une telle couverture, difficile de passer à côté de ce roman-ci, d’autant plus que j’aime beaucoup la fantasy et qu’on en fait bien peu au Québec. Toutefois, j’aurais voulu apprécier davantage ma lecture, dont je suis ressortie avec une impression mitigée. Il faut dire que Véronique Blanchette s’est lancé tout un défi pour son premier roman. L’intrigue offre de multiples ramifications et, comme on est dans l’imaginaire, il faut bien placer tous les éléments pour ne pas perdre son lecteur en cours de route.
Du côté du positif, l’univers présenté fait des clins d’œil à d’autres récits (le petit chaperon rouge, entre autres), mais est assez original, le personnage principal est intrigant dès le départ et l’intrigue générale de la série est prometteuse, justement par la profondeur créée par les multiples avenues possibles. Il y a toutefois de nombreuses maladresses au fil des pages. D’abord, c’est le ton qui fluctue tout au long, avec tantôt une écriture plus « scolaire » (au début, les phrases débordent d’adjectifs et d’adverbes, de détails qui viennent oui rendre le tout visuel, mais qui alourdissent aussi), un vocabulaire plus riche, et tantôt des phrases plus orales et un style moins ampoulé. Ensuite, ce sont les facilités du scénario qui surprennent, peut-être encore plus parce que le roman est classé en « YA » et que je m’attendais donc à quelque chose de plus relevé. À plusieurs moments, tout semble trop facile, notamment autour d’Albin, un personnage important trop vite « retourné » pour que ce soit crédible. En fait, j’ai eu à de nombreuses reprises l’impression que les personnages en général étaient trop au service de l’histoire, d’abord définis d’une certaine façon, puis modifiés au fil des besoins du scénario sans que ce soit expliqué. Bref, je ne suis malheureusement pas convaincue, mais il n’en reste pas moins que c’est un roman de l’imaginaire qui a déjà plu à de nombreux lecteurs et qui vient apporter une chouette diversité dans le paysage littéraire jeunesse québécois ! Lirez-vous ?
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