Ils sont sept ados entre 13 et 15 ans à participer à ce stage bushcraft dans les Pyrénées qui leur promet une semaine d’apprentissage suivie d’une semaine de survie dans les bois. Sept ados d’horizons différents, de forces différentes, chacun avec son histoire. Sept ados qui rencontrent Major et Maud, les propriétaires, le premier très rustre, un militaire qui veut leur en faire baver, la deuxième, maternante, mais un peu étrange, qui les prend parfois en photo cachée dans les buissons. Il y a aussi Joe, leur entraineur, celui qui les accompagnera dans les bois. Si certains ont un peu peur de ce camp, d’autres y trouvent exactement ce qu’ils sont venus y chercher. Mais peut-être n’est vraiment prêt à ce qui les attend…
Claire Cantais signe un récit qui valse entre action et psychologie en mettant de l’avant les techniques de survie et le besoin de dépassement de soi. Il est toutefois aussi question de résilience et de maladie mentale. Bien qu’accessible, il s’adresse aux lecteurs avisés.
« Angelo reste silencieux, son cerveau mouline à toute blinde. Il essaie d'associer les deux mots, vacances et survivalisme, il y a comme un hic. »
Je suis un peu comme Angelo et pas du tout passionnée de survie en forêt, mais j’ai été accrochée au début par cette histoire grâce au principe au camp, aux personnalités très différentes et au le climat, qu’on sent déjà tendu dès les premières pages alors qu’on rencontre les sept adolescents dans leur quotidien. La dynamique qui s’installe à leur arrivée à la gare est crédible, semblable à tous les endroits où les ados se croisent, avec des connivences, des flirts, une tête de Turc, le tout exacerbé par les circonstances (et le caractère un peu stéréotypé de chacun). De plus, la langue est fraiche, crue dans les propos, juste dans ses répliques d’ados.
Je n’ai toutefois pas été complètement convaincue. D’abord parce que tous les personnages sont la même importance et donc qu’il est parfois difficile de s’y retrouver, du moins de s’y attacher, surtout que c’est court. La montée dramatique est bien amenée, mais la finale donne elle aussi trop peu de prises sur les différents personnages. Si on découvre plus en profondeur la personnalité problématique de celui qui fera tout basculer, il reste beaucoup de zones d’ombres finales, ce qui donne une impression de « trop peu » à la fin. Ça demeure divertissant et ça donne envie de mieux s’y connaitre pour pouvoir se débrouiller en nature (du moins un peu plus), mais ce n’est pas un récit marquant et ça m’a convaincue (si jamais j’avais encore un doute) que les camps « buschcraft » ne sont vraiment pas pour moi !
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