Pour assurer la stabilité du royaume, elles sont quatre reines à se partager le trône. Une pour chaque région, obligées de régner ensemble. Si l’équilibre est précaire, rongé par les secrets qu’elles entretiennent dans leur palais protégé, il tient. Du moins jusqu’à ce que les reines se mettent à mourir les unes après les autres. Le problème, c’est que personne ne sait ce qu’il se passe. Personne, sauf Keralie, voleuse de haut vol qui s’est emparée des souvenirs du meurtrier et a donc pu « voir » dans son esprit chacun des meurtres. Elle est la clé, et elle veut une récompense en échange. Mais pour cela, elle devra échapper à son employeur, et tromper Varin, le porteur des souvenirs…
Entre univers médiéval et science-fiction, Four Dead Queens offre un récit déconstruit autour de l’enquête entourant les meurtres. Astrid Scholte en profite aussi pour parler de famille, d’amour, de loyauté et de trahison. Bien qu’elle soit écrite dans une langue accessible, le grand nombre de personnages et de pages (576) font en sorte que cette histoire vise de grands lecteurs.
Disons-le d’emblée : mon avis a été entaché par la promesse de la quatrième de couverture, qui vante une « intrigue royale dans la lignée de Game of Thrones ». Et comme on est (très) loin du compte, je dois dire que j’ai passé une bonne partie du roman à râler dans ma tête devant les personnages soient trop stéréotypés, soit en demi-teinte, manquant de crédibilité dans ce qu’ils sont supposés être. Ainsi, hors l’inspecteur chargé de résoudre le mystère des meurtres, qui joue fort bien son rôle, tous les adultes du roman en sont restés au seuil émotionnel du début de l’adolescence, reines et conseillers compris, alors pourtant que l’autrice cherche à nous faire croire que certaines sont plus âgées (difficile aussi de croire qu’elles dirigent des royaumes prospères…). Et les « méchants » sont… trop méchants et trop prévisibles pour qu’on puisse les croire capables de si grandes manipulations. Bref, c’est dommage parce que la prémisse est prometteuse, que la structure atypique fait en sorte que le lecteur est manipulé aussi sans qu’il s’en rende compte, ce qui suscite de belles surprises, et qu’il y a un accord intéressant entre action et émotions. Mais ça reste un peu trop enfantin comme écriture, sans profondeur. Une belle déception…
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