Diana ne croit pas en sa chance. Celle qui a grandi isolée à cause de son origine particulière a pu convaincre le Conseil de la lagune et rejoindre le monde des hommes. L’acclimatation à la terre ferme peut être difficile pour une sirène, mais Diana est accompagnée par tout un groupe de jeunes adultes qui, comme elles, se la jouent incognito dans le monde des humains. Toutefois, le séjour de Diana est perturbé par des rumeurs qui entourent la lagune et le mystérieux mal qui semble frapper de plus en plus d’étudiants sur le campus de l’université où elle est inscrite. De plus, la jeune femme est fortement attirée par Eiden, un humain à qui elle doit cacher sa vraie nature. Impossible dans ses conditions de développer une véritable intimité…
Mêlant fantastique, suspens et manga, le livre étant en effet entrecoupé de magnifiques illustrations qui reprennent le célèbre esthétisme de ce genre, Strawberry Moon offre une histoire qui pourrait plaire à de jeunes lecteurs.
Ce qui frappe en premier, ce sont les visuels, magnifiques, à la fois de la couverture et des pages intérieures, en couleurs. La valeur de ce livre réside d’ailleurs dans ces illustrations, remplies de splendides jeux de couleurs et d’expressivité, qui aident à bien comprendre qui sont les personnages, et à faire le lien entre leur vie humaine et leur réalité de sirènes. Mais est-ce que ces visuels sont suffisants pour faire apprécier la lecture ? Malheureusement pas.
Qui est le public cible de ce livre ? Voilà la question. Parce que l’autrice met en scène de jeunes adultes qui vont à l’université, mais tout est très sage dans l’ensemble, avec un ton enfantin et une intrigue qui reste en surface. Si les plus jeunes pourraient aimer cette impression de voir « comment ça se passe », les plus vieux resteront sur leur faim. En fait, ça flotte tout au long du récit. La narration saute d’un élément à un autre, et le fil conducteur des évènements de la lagune, pourtant superbement amené au départ, est trop mince pour être efficace. Il se perd dans des anecdotes du quotidien qui manquent de saveur et qui tournent davantage autour de l’intégration de Luna que d’une véritable enquête. C’est seulement lors de la finale qu’on a l’impression qu’il se passe quelque chose, mais c’est trop peu trop tard, d’autant plus qu’on se rend compte au fil du livre que les merveilleuses illustrations répètent le texte plutôt que le compléter, ce qui rend ces ajouts plus agaçants qu’autre chose (du moins le temps qu’on s’habitue). Bref, si je suis sure que ce livre attirera nombre de lecteurs grâce à l’univers abordé (les sirènes ont la cote, mais je vous conseille plutôt Le royaume de Lénacie), je reste pour ma part sur une grande déception !
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