Esther, 19 ans, stagiaire dans un cabinet de comptabilité n’a rien demandé à personne (si ce n’est de survivre à la chaleur de Strasbourg sans s’humilier). Mais quand elle aperçoit une petite fontaine de paillettes dorées, elle est repérée par l’Agence de Contrôle et de Détection des Créatures Surnaturelles et passe derrière le rideau, dans un monde dans lequel il y a des vampires (dont un avec un très sale caractère), des goules, des loups-garous, des fantômes (qui conduisent des voitures et s’expriment par textos)… et des sorcières. Comme elle. Avec un pouvoir à 2 sur une échelle de 82, elle aurait dû ne servir qu’à remplir les papiers, mais il se trouve qu’elle résiste à l’aura de séduction des Créatures et a un sens de la déduction qui peut être fort utile dans une enquête qui s’éternise et beaucoup trop d’ados qui sont disparus (et pourraient bien avoir été transformés en vampires…).
Amateurs de romans fantastiques à saveur polar remplis d’humour, ce livre est pour vous. Dans une intrigue qui décoiffe (et dérape par instant), Maëlle Desart présente une héroïne qui manie le sarcasme avec brio et est prometteuse pour une potentielle suite. On vise clairement ici les jeunes adultes, vous êtes avertis !
La couverture et le titre (très long) donnent le ton : c’est un roman intense, coloré et sanglant. Très intense. Trop intense ? Parfois ! Il faut dire que ça roule à toute vitesse avec une intrigue solide (qui rappelle par moment un certain passage de Twiglith), des courses-poursuite, des personnages à double face, des complots entre mondes (parce que bon, le surnaturel est là et bien installé)… mais que l’autrice ne s’arrête pas là, racontant son histoire en mettant de l’avant les interactions entre les personnages, notamment celles entre Esther et Loan, son partenaire-vampire-trop-beau-mais-qui-le-sait-et-qui-a-un-caractère-de-chiotte.
«- Contentez-vous de la décrire.
- J’en sais rien, grommelai-je en observant l’étrange phénomène qui déversait des litres de paillettes à la minute comme un Coca dans lequel un coquin aurait enfilé un Mentos. C’est très beau, haut… comme ça, continuai-je en positionnant ma main au niveau de mon front.
- Quelle précision, vraiment ! Merveilleux.
- Mais je vous emmerde !
- Non, non c’est parfait. Donc je note : « hauteur : comme ça. »
Il n’y a comme pas de demi-mesure sans ce roman qui vise un public averti et est rempli de sous-entendus sexuels et de descriptions sulfureuses (parce qu’Esther a beau jouer les femmes indépendantes, elle bave quand même devant le corps de Loan). Vous trouvez que cette chronique part dans tous les sens ? Ce roman n’est pas pour vous ! C’est comme un concentré de plein d’éléments qu’il faut lire en acceptant de ne pas se prendre la tête, et juste en savourant le moment, au milieu de la chaleur (très souvent mentionnée), à côté d’une héroïne pas banale (mais dont le physique, selon ses dires, n’est pas à la hauteur) et entouré d’une foule de personnages hors de l’ordinaire (loup-garou alpha, fantôme à l’humour douteux, vampire cynique, etc.). Prêt à embarquer ?
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