Bpocalypse

Voilà huit ans, l’apocalypse s’est produite. 90 % de la population de Concordia est morte, les animaux ont muté suite à des chutes de météorites, des zones entières de la ville ont été mises en quarantaine, des fantômes se sont mis à jouer aux électriciens, il n’y a plus aucun contact avec l’extérieur des murs et il n’est plus conseillé de sortir sans amulette et arme sous la main. Étudiante au seul lycée de la ville, Samsara rêve d’intégrer la milice pour protéger les quelque 3000 habitants encore vivants. Mais quand le maire de la ville décide de lever la quarantaine autour d’un parc et que deux adolescents mutants, des arachlings, intègrent le lycée, les rêves de Samsara s’envolent en fumée. Sa combattivité éveille toutefois l’intérêt des Richter, une famille qui a su tirer son épingle du jeu et emploi sa propre garde. Mais l’adolescente se rendra bien vite compte que les monstres ne sont pas ceux toujours qui en ont l’apparence…

Alternant entre action, psychologie et rebondissements, Bpocalypse offre à la fois du divertissement et de la réflexion dans un univers qui n’a rien à envier aux jeux vidéos. Pour lecteurs intermédiaires et avancés !

L’avis de Sophie

« Même si la tache écarlate n’était peut-être qu’un accident de pinceau, Sam préférait ne prendre aucun risque. À Concordia, seuls les morts pouvaient se permettre d’être négligents. »

Oh que c’est une lecture dynamique et captivante que celle-ci, dont le titre, Bpocalpyse, est si bien trouvé ! Dès le départ, Ariel Holzl utilise la « culture générale postapocalyptique » pour présenter son univers, employant l’humour pour expliquer en quoi Concordia peut ressembler à ces univers postapocalyptiques comme on les imagine de nos jours. Très visuel dans ses descriptions, il peint rapidement le décor dans lequel évolue son héroïne avant de placer minutieusement les éléments qui seront réutilisés plus tard : les classes sociales tout de même bien présentes, tant au lycée que dans la ville, les quartiers isolés, la faim, le rapport aux mutants, etc. Puis il nous plonge dans l’action et on peut voir cet univers se déployer autour de Samsara.

Cette héroïne possède une intelligence de cœur et sait se défendre, mais ses décisions sont parfois tout à fait discutables. Heureusement qu’elle a à ses côtés ses deux meilleurs amis, Danny, un punk au grand cœur, et Yvette, une brillante passionnée par le mystique qui fait du commerce d’amulettes pour gagner un peu d’argent. À eux trois, ils forment un trio de choc… du moins jusqu’à ce qu’arrivent à l’école les arachlings, ce qui fait basculer le récit. Samsara se laisse alors tenter par le côté « sombre », avec les Richter qui sont bien déterminés à éliminer de leurs chemins tous les « monstres » de la ville. Et c’est là tout l’intérêt, parce que bien qu’offrant de nombreuses scènes de bataille et des émotions fortes au fil des pages, la lecture de Bpocalpyse pousse aussi à réfléchir à ce qui fait de nous des êtres humains, et, en parallèle, à ce qui nous transforme en monstre…

Le petit plus ? Le récit est rempli de diversité, d’abord avec son héroïne, d’origine indienne, puis avec Yvette, noire, et de nombreux autres personnages. On aime !