La narratrice a toujours répondu à l’appel puissant que représentent pour elle certains noms de lieux. Après Arcanson, Oulan-Bator, Uppsala, c’est ainsi qu’elle s’envole avec sa sœur pour St Kilda « poussée par une envie insoutenable ». Mais les deux vieux pêcheurs qui les amènent jusque sur l’ile qui n’est plus que la demeure des oiseaux et l’objet d’étude de scientifiques ne sont pas des plus fiables. Et quand la nuit tombe sans leur retour, l’horreur se dévoile…
Initialement publié dans le recueil de nouvelles Monstres et fantômes, ce court récit fait monter la tension au fil des pages jusqu’à une finale sanglante à souhait. Écrit dans une langue soutenu, nourri de figures de style, il vise les grands lecteurs et, surtout, les lecteurs avisés.
Faire monter la tension, la peur, faire naitre l’horreur en 38 pages, c’est possible ? Oh oui. Et c’est le défi que relève haut la main Fanie Demeule St Kilda est un récit exigeant, soutenu, mais aussi une histoire maitrisée, glaçante, que j’imagine bien en lecture à haute voix. Fanie Demeule a une plume intelligente, fluide, imaginative, qui parvient à esquisser les caractères rapidement et à faire surgir l’horreur grâce à des descriptions colorées.
« Nous contemplons les stèles funéraires amoncelées derrière les habitations, semblables à de petites dents jaunies poussant sur des gencives labourées. »
St Kilda, c’est aussi un récit qui mérite une deuxième lecture, puisque la finale jette un éclairage différent sur certaines parties qui semblaient jusque-là inoffensives. Vraiment, ce n’en est que plus glaçant !
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