Le royaume d’Ys tire sa richesse, son pouvoir, sa renommée des remparts que la reine Malgven a érigé avec sa magie. Alors la mort de cette dernière laisse flotter l’incertitude. Qui contrôlera les monstres tapis dans l’ombre ? Alors que Rozenn, l’héritière du trône, se retire dans les landes et s’étourdit de nature pour vivre son deuil, Dahut, la cadette, tient son rôle à la cour, pourtant bien consciente que ce n’est pas elle qui dirigera. À moins que le pouvoir se réveille dans ses veines…
Entrainant leurs lecteurs dans un univers fait de falaises, de grands vents, de sombres légendes, M.T. Anderson et Jo Rioux signent une histoire inspirée d’une légende bretonne qui mêle histoire et magie. Complexe, le récit vise les lecteurs intermédiaires.
Disons-le d’entrée, ce n’est pas tout à fait le style visuel que j’apprécie en bande dessinée, avec des lignes qui ne sont pas toujours claires, très fines, des teintes sombres, des formes irréalistes, pourtant, ça fonctionne totalement dans le cadre de ce récit. Les illustrations de Jo Rioux s’accordent parfaitement avec le royaume imaginaire, les sœurs rivales, les monstres fantastiques et les émotions fortes mises en scène par M.T. Anderson dans ce récit mettant en lumière une légende celtique.
En effet, le royaume d’Ys, tout comme l’Atlantide, aurait été englouti. Cette information renforce le sentiment de danger qui s’insinue rapidement entre les pages alors qu’on découvre ce royaume dont le faste est dû au pacte d’une reine magicienne qui laisse à son départ un mari un peu fou, mais surtout deux filles démunies qui prennent des chemins différents. Rozenn qui se réfugie dans la nature, Dahut qui se dévoile un peu mante religieuse au palais, toutes les deux aussi fascinantes. Et plus elles s’éloignent, plus le royaume se fragilise, alors que la magie (set les planches) devient de plus en plus sombre.
Le petit plus ? Un carnet graphique accompagne la bande dessinée, à notre plus grand bonheur ! Je suis désormais fan de Jo Rioux !
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