Il y a bien longtemps, un sorcier du nom de Wizdomz a offert l'intelligence et la capacité de se déplacer à deux pattes aux animaux. Les Thérianthropes sont ainsi nés, avides de connaissance. Les plus jeunes se rassemblent dans des écoles, dont celle de Wizdoms, la plus réputée. Pourtant, l'apprentissage de la vie se fait également hors des heures de cours.
The Wize Wize Beasts of the Wizarding Wizdoms est un one-shot de Nagabe, l’auteur de la série « L’enfant et le maudit ». Sous ses aspects de récit fantastique, le manga aborde principalement les questionnements des jeunes par rapport à la théorie du genre, la sexualité ou encore l’homosexualité.
Dans ce très beau manga aux dessins charmants, mais joliment épurés, Nagabe nous propose plusieurs histoires courtes mettant en scène différents élèves ou professeurs de l'établissement Wizdomz. Chacune aborde une thématique en particulier, tout en restant dans l'optique de la transidentité, de l'homosexualité ou encore de la découverte du sexe. L'un des élèves a peur de faire son coming-out, une chèvre s'interroge sur son attirance pour le loup (qui pourrait la dévorer), des chauves-souris découvrent le plaisir de se donner et de donner plaisir... Tous des thèmes importants et dont il faut parler au moment de l'adolescence, mais qui peuvent souvent être censurés en littérature jeunesse. C'est donc très osé de la part de Nagabe d'en faire le sujet principal de son one-short et, c'est plutôt bien réussi.
Là où le bas blesse, c'est que Nagabe nous offre un univers qui semble magnifique et complexe au premier regard, mais le laisse rapidement de côté au profit de ces réflexions sur le genre et la sexualité. Ainsi, même si le but premier de l'œuvre est tout à fait honorable, on ne peut s'empêcher d'éprouver un gout de trop peu. On aimerait tellement en savoir plus sur cet univers, sur la manière dont les carnivores et herbivores vivent en harmonie ou sur l’organisation de l'école Wizdomz. Et puis, qu'il y-a-t-il au-delà des murs de l'établissement ? Laisser entrevoir un univers aussi riche, mais sans l'approfondir ne peut qu'engendrer un petit sentiment de frustration chez les lecteurs. Dès lors, même si découvrir un manga qui fait autant la part belle à la diversité est tout à fait rafraîchissant et important, on se demande si l'auteur n'aurait pas pu trouver un meilleur équilibre entre son message et son univers. Bref, on en veut plus !
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