Emma, Norman et Ray vivent depuis toujours dans un orphelinat qu'ils ne peuvent pas quitter. Comptant parmi les plus âgés, ils s'occupent des plus petits et donnent régulièrement des coups de main à « Maman », la directrice de l'orphelinat, une femme qui donne l'impression de leur vouloir que du bien. Pourtant, lorsque les trois enfants découvrent ce qu'il arrive réellement à ceux d'entre eux qui quittent l'orphelinat en ayant la chance d'être « adoptés », ils doivent faire face à l’horreur : leur orphelinat est en réalité une ferme d'élevage dont les enfants servent de nourriture à des monstres. Emma, Norman et Ray n'ont désormais plus qu'un seul but : s'évader et emmener tous les frères et sœurs avec eux.
The Promised Neverland est un manga fantastique de type shonen, scénarisé par Kaiu Shirai et illustré par Posuka Demizu, qui compte 16 tomes à l’heure actuelle. De part son thème horrifique, sa lecture est conseillée à des lecteurs avertis de 13 ans et plus.
Si je m'attendais à un manga particulièrement glauque et pas forcément à la portée de tous, j'ai été quelque peu déroutée en lisant les premiers tomes de cette série encensée de partout. En réalité, plus qu'un thriller fantastique ou un manga d'horreur, The Promised Neverland prend davantage le chemin d'un véritable shonen avec beaucoup d'actions, de révélations et peu de temps morts. Si le thème du manga est particulièrement malsain, le rythme du récit est tellement soutenu que l'ambiance glauque et malaisante que j'attendais ne parvient jamais à véritablement se mettre en place. Je pense, vu son sujet audacieux et original, que The Promised Neverland aurait sans doute gagné en efficacité à davantage prendre son temps pour instaurer une ambiance lugubre et angoissante. Ici tout s'enchaine trop vite... en tout cas à mon gout d'adulte. Nul doute que ce rythme bien soutenu ravira sans doute plus les jeunes lecteurs.
D'ailleurs, on comprend rapidement le succès du manga auprès des jeunes (et des moins des jeunes). Tout d'abord, le trio formé par Emma, Norman et Ray, est tout particulièrement bien pensé : ils sont tous les trois très intelligents et débrouillards, mais ont chacun leurs atouts et particularités propres et c'est en travaillant ensemble, en équilibrant leurs forces, qu'ils sont vraiment efficaces. Ensuite, leur « prison break » bourré d'embuches et d'énigmes à résoudre est tout à fait prenant. Le personnage de « maman », la directrice de l'orphelinat, tout particulièrement terrifiante, semble être toujours au courant de tout et n'a de cesse de leur mettre des bâtons dans les roues. À cela s'ajoute le grand mystère du monde extérieur aux murs de l'orphelinat : à quoi ressemble-t-il, est-il dangereux et rempli de monstres prêts à les dévorer ?
Graphiquement, The Promised Neverland est dans la pure tradition d'un manga shonen. Même si le trait de Posuka Demizu est agréable à l'œil, il reste assez simple, épuré et accessible à tous. Le manga est très peu fourni en décors et, vu la qualité des quelques-uns présents, on le regrette énormément, d'autant plus qu'ils auraient sans doute contribué à construire cette ambiance glauque qu'on attendait. On adore, par contre, le découpage des cases qui varie énormément de page en page et participe au rythme soutenu du récit. Dans l'ensemble, même si The Promised Neverland aurait mérité d’être encore plus travaillé au niveau de son ambiance et de ses dessins, cette série reste tout à fait prenante et très agréable à lire : une valeur sûre pour les jeunes lecteurs !
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