Paris, les années folles. Rose est né et a grandi sous le regard bienveillant des danseuses et artistes du cabaret Le Jardin. Lorsqu’à 19 ans il se lance à son tour sur la scène, son physique androgyne, ses danses sensuelles ou encore ses numéros d'effeuillage enflamment bien vite le public. Il faut dire qu’un garçon qui s’habille et danse comme une fille, ça suscite la curiosité. Pourtant, Rose, bien loin de ces préoccupations, ne pense qu’à la scène, et si, par moments, le poids de sa différence se fait trop lourd, il peut toujours compter sur le soutien d’Aimé, son bienfaiteur et confident.
Le Jardin, Paris est une bande-dessinée de Gaëlle Geniller qui parle d’identité de genre et d’acceptation de soi. Sa lecture est accessible à tous types de lecteurs dès l’âge de 14 ans.
Dès les premières pages, on ne peut être que séduits par les graphismes de Gaëlle Geniller qui nous plonge dans le Paris des années folles. Les couleurs sont vives et chatoyantes, les décors et les costumes, somptueux. L'ensemble de la BD rend magnifiquement hommage à la mode garçonne, mais également à l'Art Nouveau. On adore également les pleines pages qui nous font entrer dans l'ambiance du cabaret ou qui nous transportent dans les rues de ce vieux Paris. Les numéros de danse et d'effeuillage de Rose sont également superbementretranscrits. Le dessin est joliment contemplatif par moments, très vivant et exaltant à d'autres. Bref, le graphisme est tout bonnement renversant en plus d'être harmonieux et on en est fan !
Gaëlle Geniller nous entraine dans l’ambiance électrisante et feutrée de ce cabaret parisien, véritable cocon où tout à chacun peut vivre comme il l’entend sans étiquette ni jugement. C'est le cas de Rose, qui a pu grandir et évoluer de la manière dont il le il souhaitait sans jamais avoir à faire face au regard critique de la société française des années vingt. Alors, forcément, lorsqu'il se confronte pour la première fois au public et que sa différence intrigue, Rose ne peut s'empêcher de se poser des questions. Il est aussi parfois gêné d'être le centre de l'attention, non pas forcément en raison de son talent, mais bien de sa manière d'être et de sa féminité. Et étonnamment, vu son sujet, Le Jardin, Paris n'est pourtant pas une oeuvre ouvertement militante LGBT (non pas que ça aurait été un tort, entendons-nous bien !). Il s'agit tout simplement d'un récit très doux et moderne, à la fois ode à la différence et à l’acceptation de soi, tout en offrant un hommage au monde de la nuit et du spectacle. Une vraie merveille !
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