Défis virtuels

Ça y est, tu as ramassé assez d’XP pour atteindre la station suivante de ton jeu vidéo préféré, Destination finale. Mais la surprise c’est que celle-ci, que très peu de joueurs avant toi ont atteinte, se passe en semi-virtualité. Pour réussir le prochain niveau, tu dois mettre des lunettes et te promener dans la ville pour réaliser différentes actions. Mais plus tu avances et plus tu as l’impression que le jeu devient réel, que tes actions ont un impact sur ta vie. Et il se pourrait bien que tu ne te trompes pas…

Paru dans la collection Sphinx, ce roman offre une intrigue déconstruite : pour savoir quel est le chapitre suivant, il faut résoudre une énigme. Écrit au « tu », il propose une expérience immersive dans l’univers des jeux vidéos et parle des avancées technologiques… et de ce qu’on peut en faire. Pour tous les lecteurs.

L’avis de Sophie

Après Énigme fatale, Mathieu Fortin revient dans la collection Sphinx en offrant cette fois-ci un livre qui reprend les codes des jeux vidéos en ligne, ce qui est très accrocheur. Avouons-le tout de suite, je ne suis pas joueuse (je lis, je n’ai pas le temps), je ne peux donc pas juger du côté crédible du jeu, mais il m’a semblé que ça se tenait, que l’univers mis en place ressemblait à de nombreux jeux sur le marché. J’ai aimé l’interaction avec Sia, l’intelligence artificielle qui guide le narrateur, mais aussi avec les spectateurs connectés (et c’est d’ailleurs dommage qu’ils disparaissent complètement à un moment) et les joueurs croisés en cours de route, qui ajoutent du piquant à l’aventure à chacune des rencontres.

Le format joue bien son rôle : un suspens est créé à chaque fin de chacun des chapitres, ce qui donne envie de lire la suite, et, alors que la finale du précédent roman de Mathieu Fortin dans la collection Sphinx, Énigme fatale, tombait un peu à plat, cette fois l’auteur va au bout de son concept et offre une conclusion tout aussi enlevante que le reste.

Le petit bonus ? Mathieu Fortin se fait des clins d’oeil au fil du récit. L’avatar de son narrateur se prénomme Val en référence à Valek, le héros de son livre préféré, qui est Nozophobia, un autre titre de l’auteur, et il croise à un moment une affiche de film nommé Énigme fatale, comme son précédent roman dans cette même collection. D’ailleurs, on croise au fil des pages un Stéphane Gervais et un Olivier Deschamps, des noms fort semblables à ceux d’autres auteurs de la maison d’édition Héritage. C’est un peu gros pour être une coïncidence...