Yosuké vit dans une petite ville de pêcheurs répondant au nom d'Amidé qui, selon la légende, a conclu un pacte avec les sirènes. Le prêtre shinto de la ville possède, en effet, un oeuf de sirène qu'il doit protéger et remettre à la mer tous les soixante ans. En échange, les sirènes assurent prospérité et bonne pêche à la ville. Seulement, l'arrivée d'un promoteur immobilier qui veut transformer la ville en un véritable centre de loisirs compromet cette tradition et risque d'engendrer la colère des sirènes.
Le pacte de la mer est un manga fantastique de Satoshi Kon qui parle de la dualité entre modernité et tradition au Japon, mais également d’écologie. Sa lecture est accessible à tous types de lecteurs dès l’âge de 12 ans.
À travers un récit à mi-chemin entre le fantastique et la poésie, Satoshi Kon aborde les contradictions de la société japonaise. D'un côté, on découvre ce Japon respectueux des traditions et très proche de la nature, de l'autre, le Japon plus moderne qui veut sans cesse aller plus loin dans la démesure. C'est un véritable clash des cultures qui se produit au sein de ce petit village de bord de mer aux allures paisibles. On découvre également l'importance des légendes dans la culture japonaise où chaque ville, chaque quartier possède ses propres mythes, créatures ou fantômes. Qu'on croie aux sirènes et au pouvoir de l'œuf ou non, cette croyance fait néanmoins partie inhérente de la ville à un tel point que, lorsque le projet immobilier vient tout chambouler, protéger cet œuf devient aussi important que de protéger la ville en elle-même.
Au-delà de ce duel entre Japon traditionnel et moderne, Satoshi Kon parle également de l'exode de ces jeunes qui quittent les petits villages ruraux pour Tokyo, entrainant peu à peu leur disparition, ou encore des dérives du tourisme qui exploite et transforme toutes les régions ayant du potentiel quitte à leur faire perdre leur âme et leurs particularités. Le pacte de la mer est donc un conte fantastique qui fait donc la part belle à la nature, à l'écologie, mais également à la tradition tout en nous offrant une histoire riche en rebondissements. Enfin, on ne peut être que séduits par les très belles illustrations de Satoshi Kon qui ont, forcément, ce petit côté vintage qui mettra notamment du baume au cœur aux amateurs de mangas de longue date. On aime également les décors superbes et hyper détaillés ainsi que la découpe des cases plutôt variée et l'utilisation des magnifiques pleines pages. Un très beau manga one-shot dont l'histoire intemporelle ravira les jeunes et les moins jeunes !
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