Patrice a toujours été différent. Et depuis le déménagement de son meilleur ami, il ne trouve sa place ni dans l’école de son village ni à la maison, où son beau-père accuse sa mère d’être trop douce avec lui. Il n’y a que quand il dessine, quand il s’évade dans le « Monde à l’endroit », qu’il est bien, se laissant guider par son inspiration et faisant surgir sur des feuilles d’étranges personnages, des décors qu’il ne connait pas. Lorsqu’il s’aperçoit qu’il dessine en fait des aborigènes d’Australie et qu’une exposition sur le thème a justement lieu dans un musée de Québec, il trouve suffisamment de courage pour prendre l’autobus dans l’intention de faire un aller-retour d’une journée dans la capitale. Mais une rencontre fortuite au musée chamboulera ses plans…
Agathe Génois propose un roman touchant avec Une fugue en soi, l’histoire d’un garçon qui cherche sa place, qui voit son art, son moyen d’expression être raillé par les autres, mais qui possède en lui plus de force qu’il ne pouvait le croire au départ. Concis, davantage dans l’évolution psychologie que dans l’action, il convient à tous les lecteurs.
Après vingt ans d’absence, Agathe Génois revient à la littérature avec un roman pour adolescents qui met en lumière le parcours d’un adolescent qui cherche à se définir, mais surtout à accepter qui il est vraiment et à trouver un endroit dans lequel il se sent bien, où il est accueilli. Le départ et l’arrivée se font dans son petit village, mais l’emphase est surtout mise sur son périple à Québec, avec ses hauts et ses bas, la rencontre d’un ami qui a la même passion que lui, la perte de son carnet, la nuit dans la rue… autant d’épreuves qui lui permettront néanmoins d’ouvrir ses ailes. De faire confiance à sa petite voix. C’est doux, c’est assez lent, mais c’est aussi un roman porteur de beaucoup d’espoir. Parce que des Patrice, il y en a partout et que certains n’ont pas sa chance. Il y a certains thèmes qui auraient pu être explorés plus en profondeur, le destin du père, entre autres, mais Agathe Génois est arrivée à incarner particulièrement bien Patrice entre les pages et son écriture suit le propos avec cette idée de monde réel qui est le Monde à l’envers, ce sentiment d’oppression que ressent son héros au départ et qu’elle transmet si bien avant d’ouvrir, d’élargir son horizon. Espérons que ça en inspirera certains !
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