Quand il est adopté à 13 ans par le riche Asmodius suite à sa rencontre médicale annuelle avec le docteur de l’orphelinat – rencontre au cours de laquelle Martin a parlé d’un étrange phénomène qu’il remarque parfois dans son corps – tous pensent qu’il est bien chanceux. Et pourtant… L’adolescent s’aperçoit rapidement qu’Asmodius est autoritaire, qu’il règne par la terreur dans son richissime manoir entouré d’un domaine clôturé dont Martin comprend aussi qu’il est prisonnier. Il y a la meute de chiens, d’abord, invitée à le renifler à son arrivée pour reconnaitre son odeur et pouvoir le pister en cas de fuite. Puis les verrous, multiples, à la porte de sa chambre. Et finalement les tombes de ses prédécesseurs, face à la maison. Asmodius n’a pas adopté Martin par grandeur d’âme et le garçon a bien intérêt à ne pas rater son « examen » s’il veut rester en vie…
Habitué de la Collection Noire de la Courte échelle, François Gravel signe un récit anxiogène bonifié par les nombreuses photographies en noir et blanc qui ponctuent le livre. Pour tous les lecteurs !
Oh que celui-ci je l’aime bien ! Ce n’est pas un roman d’horreur dans le sens terrifiant du genre, on ne tremble pas au fil de la lecture, mais François Gravel a su créer un récit d’ambiance particulièrement bien tourné qui se nourrit des photographies (assez glauques merci) glissées tout au long de l’histoire. C’est court, rapide, efficace. J’aime beaucoup le jeu graphique de la collection et c’est un des tomes où j’ai trouvé que son apport est le plus grand. Le noir et blanc patiné des photographies donne une ambiance surannée à l’ensemble et montre tout de suite, alors que le propos est plus positif au départ (même si Martin dit clairement que « personne ne se serait douté à ce moment-là que c’était eux, et non [lui], qui avaient de la chance » au moment où il est adopté) qu’on est dans une histoire louche. L’arrivée au manoir confirme les premières impressions, mais c’est la visite de la dépendance qui offre les meilleures séquences. La montée dramatique est donc bien travaillée et, si la fin peut paraitre un peu prévisible à ceux qui ont déjà lu plusieurs romans avec ce type d’intrigue, elle reste surprenante à la plupart des (jeunes) lecteurs et est tout à fait satisfaisante, surtout quand on considère que le public visé ici est davantage les lecteurs de 11-13 ans que les 13 ans et +. En bref ? C’est un autre très chouette roman de cette Collection noire incontournable en littérature jeunesse québécoise !
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