Combattre la nuit une étoile à la fois

Naitre géant lumineux dans un milieu qui n’est pas habitué à la différence est un problème. Un handicap. Il y a d’abord la peur d’être toujours trop, puis la difficulté à gérer les pulsions qui l’animent, bien distinctes de celles de son frère, de son père. Le sport ? Aucune envie. Mais dessiner le possible avec la lumière, repousser les murs, prendre la plume, ça, oui. Encore faut-il se faire confiance. Accepter d’être un géant. Et utiliser les étoiles pour combattre la nuit.

Publié dans la collection Unik, qui offre des autofictions poétiques écrites au « je » sur des sujets sensibles, ce récit aborde la thématique de la fratrie divisée, de l’incompréhension de l’autre au sein d’une famille et de la difficulté d’accepter d’être soi quand on ne correspond pas aux attentes. Pour tous les lecteurs.

L’avis de Sophie

La collection Unik offre un deuxième livre de grande qualité avec ce titre qui propose de nouveau un récit poétique sur un thème cher à son auteur dans un emballage graphique qui le magnifie. Si on connait un tant soit peu Samuel Larochelle, on le reconnait tout de suite à travers les premières lignes. Lui, c’est la star, le grand artiste aux cheveux magnifiques, au sourire éclatant, qui capte la lumière. Qui prend de la place. Trop ? Du moins, c’est ce que le personnage du frère croit.

C’est un récit qui s’ancre dans l’enfance, dans les peurs, dans les découvertes, dans les milieux familiaux compliqués. Si le thème de la lumière, de la place, du trop est important, c’est celui de la relation fraternelle difficile et de tout ce que cela engendre qui est au cœur du propos. Une relation entre deux êtres humains avec « un code génétique en garde partagée », mais aucune complicité, aucun terrain d’entente. Heureusement, il y a aussi de la lumière et les mots de Samuel Larochelle touchent l’universel, pouvant rejoindre, résonner, chez tous ceux qui ont déjà été accusés de prendre trop de place dans une famille différente et qui doutent, peut-être encore, de leur droit à occuper cet espace.

S’il y a des passages où la poésie se perd un peu, où on a davantage l’impression de se faire raconter une histoire avec un narratif très fort et des images moins présentes, d’autres résonnent particulièrement, notamment lus à voix haute. Par ailleurs, le visuel s’accorde parfaitement au texte, les mots changeant de forme, de direction, de couleur en fonction du propos, ce qui amplifie son impact.

Le petit plus ? Certains passages sont sombres, mais on ressort de cette lecture avec une impression d’espoir, Samuel Larochelle faisant écho à sa vie actuelle, avec sa passion pour le karaoké, son métier de journaliste et l’équilibre qu’il semble avoir trouvé en lui-même. De quoi aider ses lecteurs chez qui le propos résonnera.  

Merci aux éditions Héritage pour le service de presse !