À 16 ans, Léa est tout près de son rêve de toujours, celui qu’elle partage avec son père. Elle veut devenir une star du basketball et sa route est toute tracée : l’acceptation à l’INSEP en France, le repêchage par la WNBA puis la vie de rêve auprès de son amoureux Nico (qui est pour l’instant son meilleur ami et n’a pas encore compris qu’elle est la femme de sa vie, mais ça ne devrait tarder). Mais quand son père s’écroule sur le sol d’un gymnase à seulement 36 ans, tout ce futur part en fumée. Si elle trouve d’abord la force de continuer l’entrainement pour honorer sa mémoire, Léa est stoppée dans son élan quand on lui diagnostique le syndrome de Marfan, ce même syndrome qui a causé la mort de son père et qui se transmet génétiquement. Et avec cette maladie, impossible de jouer au basket, du moins d’atteindre la WNBA, la ligue refusant d’accepter les joueurs qui en souffrent. Trop de chocs, trop de variations dans la demande au coeur. En deuil, isolée de sa famille, alors que sa soeur ne comprend pas son drame même si elle a aussi le syndrome et que sa mère a interdit à tous ses amis de jouer au basket avec elle, incapable de convaincre son oncle de l’accepter sur au centre de basket, Léa se réfugie sur le terrain d’un quartier défavorisé où, quelques semaines auparavant, elle a croisé Anthony.
Anthony, c’est le seul joueur qu’elle ait jamais rencontré qui soit à sa hauteur. L’adolescent n’a pas eu la vie facile entre l’abandon de son père et les démêlés de son ainé avec la police et il a tout appris par lui-même. Mais il a un talent fou, un génie dans sa façon de jouer. Et il est beau. Et gentil. Sauf que Léa se refuse à lui raconter la mort de son père et que, pour Anthony, ce dernier est toujours vivant, Marfan n’existe pas. Un tel secret ne peut qu’éclater…
Avec Le syndrome du spaghetti, Marie Vareille propose un récit touchant se construisant autour de trois thèmes principaux : le basket et les rêves de gloire, le deuil et l’amour. Assez long, il est fluide et accroche instantanément son lecteur.
Je ne suis pas très « histoires d’amour » habituellement, mais ce roman-ci (qui m’a fait pleurer à quelques reprises au fil des pages) a vraiment été un coup de coeur.
Il faut dire que Marie Vareille a « habillé » son récit et que, si l’amour y est important, c’est aussi et surtout le basket et le deuil qui sont au cœur de l’intrigue. L’autrice aborde ce dernier thème avec doigté et sait faire jaillir l’émotion, notamment dans les lettres qu’écrit Léa à son paternel. C’est l’une d’elles qui ouvre le roman et c’est à travers elles qu’on peut voir l’héroïne cheminer peu à peu, toujours avec le basket en toile de fond et ce syndrome de Marfan qu’on découvre (du moins pour ma part) au fil du récit.
Mais l’histoire d’amour entre Léa et Anthony m’a aussi beaucoup plu, car elle est superbement racontée. Oui, il y a quelques clichés, avec le milieu pauvre d’où vient Anthony, le grand frère qui a fait de la prison, le père absent, mais ce personnage transcende tout ça et le lien qu’il noue avec Léa est inspirant. D’ailleurs, le passage de leur première relation sexuelle est aussi très réussi, alors que la scène est narrée avec doigté et réalisme.
J’ai beaucoup aimé comment l’autrice arrive à emmêler les différents fils de son histoire (en postface elle nous explique d’où vient l’inspiration, ce qui est très chouette à découvrir) de façon très fluide. Basket, Marfan, amour, famille, deuil… On y croit, on reste captifs de cet univers même si c’est davantage psychologique que dans l’action. Vraiment, c’est un livre qui donne envie de se plonger dans ce que cette autrice a écrit auparavant et de la suivre !
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