Ils sont cinq dans cet hôpital sombre, un peu glauque, tous en phase terminale. Et pour se divertir (parce qu’il le faut bien, même au seuil de la mort, ils se réunissent tous les soirs à minuit pour se raconter des histoires. Des récits effrayants, des récits historiques, des récits plus touchants. Et au fil des mots, et des morts, des liens se tissent. Peut-on aimer à travers la barrière de l’au-delà ?
Mis en avant comme un roman d’horreur, mais proposant davantage un récit psychologique sur fond d’ambiance lugubre, ce roman offre certaines histoires plus intenses, mais parle surtout de l’acceptation de la mort à venir et d’amour. Pour les lecteurs intermédiaires.
Alors ici, saluons le markéting… mais pas forcément en bien. Il faut dire que la couverture donne vraiment envie, avec ses accents fantastiques qui semblent promettre de l’horreur, et le résumé « officiel » qui mise justement sur ce thème (en parlant d’un club qui se réunit à minuit pour se raconter des histoires effrayantes, et du pacte des cinq adolescents : le premier à mourir viendra donner un signe aux autres de l’au-delà). En plus, un bandeau qui indique qu’une série Netflix est en préparation et voilà, le lecteur potentiel est happé.
Sauf que… quand on promet de telles choses, il faut livrer la marchandise. Et que Midnight club, c’est vraiment beaucoup plus l’histoire d’un groupe d’adolescents en phase terminale qui se racontent des récits la nuit pour se divertir et oublier leur réalité qui n’est pas très rose. Oui, certains sont effrayants, mais ça doit tenir sur vingt pages, ces scènes plus gores, et la plupart des histoires sont des récits historiques, racontés en plusieurs séances, un peu à la manière des contes des mille et une nuits, qui mettent chaque fois en lumière deux âmes soeurs qui cherchent à se retrouver à travers les époques… On est donc davantage dans l’évolution psychologique, l’acceptation de la maladie, l’amour au seuil de la mort. Et ce qui ressort en fin de compte, c’est la romance, pas la peur.
Est-ce mauvais ? Non. C’est assez lent (l’histoire a été publiée originellement en 1994 et ce n’était alors pas le même rythme que dans les romans pour ados actuels), mais il y a une ambiance sombre qu’il sera sans doute intéressant de découvrir à l’écran (et que je ne doute pas que la série Netflix tirera davantage de jus des éléments clés du décor (l’hôpital isolé, les histoires qu’on se raconte la nuit, la mort qui rôde) et les personnages ne sont pas inintéressants. C’est juste que si vous commencez à lire le roman en salivant à l’idée d’un thriller aux accents fantastiques, vous risquez vraiment d’être déçus !
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