Les chroniques des sagiciens

Les Badgers sont une équipe de basketball de Bottom, une cité défavorisée. S’ils comptent Rain dans leurs rangs, un excellent joueur, ils n’en demeurent pas moins une équipe médiocre, dernière au classement de leur championnat, les joueurs étant incapables de dépasser leurs propres limites et de jouer vraiment ensemble. Toutefois, le premier jour du camp d’entrainement, leur propriétaire leur apprend qu’ils ont un nouvel entraineur, Rolabi Sagicien, qui est là pour redresser les choses.

Très rapidement, les joueurs comprennent que la technique de ce dernier est pour le moins inhabituelle. Les jeunes basketballeurs ont des visions, doivent s’entrainer avec un tigre, voient le plancher de leur gymnase prendre des inclinaisons douloureuses et se retrouvent même prisonniers des murs qui les entourent. Tout ça pour les amener, un par un, à se confronter à leurs pires secrets… et à en sortir grandis. Parce que la personne qui est sur le terrain ne peut pas être séparée de l’être humain et de sa réalité de tous les jours…

Ce livre pensé par Kobe Bryant et écrit par King Wesley, présente une intrigue qui mélange basketball, philosophie et magie dans un récit qui reprend cinq fois les dix mêmes journées… mais avec chaque fois des nouveautés. Pour les grands lecteurs.

L’avis de Sophie

C’est une expérience de lecture vraiment particulière et je n’étais pas super emballée au départ. Le livre est gros, lourd, l’écriture est dense, on sent qu’on est partis pour un long moment, et Rain, le personnage principal de la première des cinq parties, n’est pas celui qui est le plus facile à aimer. Mais il faut persévérer, parce qu’une fois qu’on est vraiment immergés dans l’histoire, c’est génial.

Divisé en cinq parties, ce premier livre fait revivre au lecteur les mêmes dix jours d’entrainement cinq fois, mais à travers le regard de personnages différents. Il y a bien sûr une sensation de répétition, mais à travers ces dix jours, on découvre donc la personnalité et la réalité de chacun. Celui qui veut gagner, mais de façon trop égoïste, celui qui est trop frêle, qui ne correspond pas aux attentes de son père, celui qui est justement trop large, trop grand, une Bête, qui se fait peur à lui-même depuis que sa force a fait des blessés, puis deux frères qui ont vécu très différemment la mort de leur mère.

Oui, c’est perturbant de revoir sans arrêt les mêmes scènes (les paroles de Rolabi et l’apparition du tigre, par exemple), mais comme chaque joueur a aussi des visions qui lui appartiennent, et doit affronter ses propres peurs, ça devient vraiment intéressant. J’ai lu les trois premières parties à la suite l’une de l’autre, et les deux dernières en parallèle en alternant les points de vue de scène en scène. En plus, comme Peno et Lab sont deux frères, lire leur partie de cette façon permet aussi de vraiment mieux comprendre les différentes réactions même si ça augmente encore le sentiment de répétition.

Par ailleurs, je trouve intéressant qu’on voit le monde extérieur se dessiner au fil des récits, avec une info ici et là. On est dans le futur, des baskets futuristes qui se ferment toutes seules aussi, il y a un président qui prend des décisions étranges, les magiciens ont déjà été présents, mais ont été refoulés, autant d’éléments qui titillent la curiosité et je lirai certainement la suite pour en découvrir davantage !  

Merci aux éditions Michel Lafon pour le service de presse !