Quand Zoé trouve un étrange grimoire dans son grenier, elle convainc sa meilleure amie Alexa de faire un rituel de magie noire pour attirer l’esprit d’une jeune femme morte dans de terribles circonstances des années auparavant de s’exprimer. Mais la petite araignée qui devait leur permettre de renvoyer cet esprit là d’où il venait disparait et les deux filles voient l’expérience tourner au cauchemar. À une semaine du bal qu’elles organisent pour l’école, les apparitions se multiplient, tout comme les incidents. Ce qu’elles ont relâché semble bien déterminé à se venger… mais de quoi ? Avec leur meilleur ami Milo, les adolescentes doivent trouver vite si elles veulent pouvoir s’en sortir indemnes…
Paru dans la collection Frisson, plus précisément dans la série Terreur rouge destinée aux lecteurs de 12 ans et plus, ce roman de Karine Lambert aborde les thèmes de l’amitié, des troubles alimentaires, de l’homosexualité et de l’intimidation, le tout en lien avec l’occulte. Pour les lecteurs intermédiaires.
Alors, je suis vraiment heureuse que Karine Lambert, qui a écrit plusieurs livres pour les plus jeunes, fasse un bond en littérature pour ados. La nouvelle qu’elle a publiée dans la collection Mystères à l’école a été une de mes préférées du premier tome et je me rappelle m’être dit que je voudrais la lire plus longuement en ados. Voilà qui est fait, et le début de ce roman-ci est, disons-le, super prometteur… et terrifiant à souhait.
Les extraits du livre de magie noire placés en début de chaque chapitre, le rituel, les premières apparitions, les ombres, la scène de la toilette à l’école… le tout est d’une efficacité terrifiante et j’ai même eu de la difficulté à m’endormir ensuite. J’étais donc emballée malgré certaines maladresses (par exemple il est question de récréation au lieu de pause entre les cours, mais les ados emploient très peu ce mot) qui sont typiques d’un premier passage en littérature ado. C’est fluide, ça coule et on sent que Karine Lambert a aussi voulu amener de la chair autour de l’os.
Cette réaction fort positive du début s’est toutefois un peu modifiée au cours de la lecture, parce que j’ai justement eu une impression de « trop ». L’histoire est excellente, mais ça crée une surdose, tant du côté de l’horreur (les fins de chapitres sont toutes très appuyées, on met l’accent sur des éléments qui nous avaient déjà été présentés et qui étaient déjà efficaces), que du côté des intrigues secondaires. À travers le récit, il est en effet question d’anorexie, de violence familiale, d’homosexualité cachée et d’intimidation (et chaque fois en s’assurant d’expliquer les racines du problème). Un ou deux fils parallèles, c’est intéressant, mais trop, on s’y perd, surtout que tous ne viennent pas nourrir le récit, n’ont finalement pas d’impact sur la finale. Oui, les « monstres » de la couverture ont plusieurs visages, mais j’ai eu l’impression que les aspects plus psychologiques venaient davantage parasiter l’intrigue principale que la nourrir par moment. D’ailleurs, l’anorexie, très présente au début, se perd en quelque sorte en cours de route et n’est pas mentionnée dans l’épilogue alors que ça définissait Alexa en grande partie. Bref, j’ai aimé l’horreur, je trouve de nouveau qu’il y a un potentiel et sans doute que les lecteurs moins aguerris se concentreront sur l’intrigue principale qui est bien menée et offre une finale intéressante (quoiqu’encore une fois trop appuyée avec DEUX scènes-chocs) mais on aurait gagné à épurer.
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