Le maitre de la Grèce

Billet rédigé par Geneviève Bossé, enseignante

Suite à la terrible défaite de la ville d’Athènes contre Sparte il y a quelques années, Héraclios mène une vie tranquille et calme. Le jeune homme passe beaucoup de temps avec son amie Phryné et son cousin Thémis. D’ailleurs, ce dernier participe aux Jeux pythiques à Delphes et Héraclios s’y rend pour l’encourager. Outre les compétitions sportives, des prestations artistiques ont lieu et c’est lors de l’une d’elles que le héros reconnait la voix qui s’adresse au participant : c’est celle de Lysandre, le Bourreau d’Athènes, celui qui a tué des milliers d’Athéniens. Héraclios perd ses moyens et refuse de voir la réalité en face : Lysandre exerce encore un pouvoir sur la région. À partir de ce moment, Héraclios met tout en œuvre pour faire disparaitre le maitre de la Grèce, et ce, bien que ses proches lui conseillent d’être prudent.

Même si Le maitre de la Grèce en soit la suite, la lecture du roman Les révoltés d’Athènes n’est pas essentielle pour comprendre l’histoire racontée ici bien que cela permette de mieux cerner les enjeux liés à la quête du personnage principal.

L’avis de Geneviève

La Grèce antique offre une panoplie de prétextes pour écrire des histoires qui mêlent faits historiques et fiction. Mathilde Tournier le fait avec brio dans Le maitre de la Grèce. On se plonge rapidement dans cet univers où tous les coups sont permis et où les pensées philosophiques ajoutent de la profondeur au propos. De plus, les passages descriptifs permettent de visualiser le décor où temples, terre et chaleur enveloppent les personnages. On imagine facilement cette lourdeur qui suit Héraclios dans sa quête de justice et de vérité alors que sa narration donne un accès illimité à ses pensées et ses émotions. Le jeune homme est prêt à tout pour venger son père et les citoyens d’Athènes. On pourrait s’attendre à la présence de plusieurs scènes de violence et on en retrouve quelques-unes, mais la subtilité est de mise et l’autrice n’abuse pas de détails sanglants.

Quant aux personnages, Héraclios continue d’évoluer : bien qu’il soit encore impulsif, une certaine maturité accompagne son bouillant caractère. Phryné l’aide souvent à retrouver son calme et à envisager différentes solutions avant de passer à l’acte. Lysandre, lui, estmoins présent que dans Les révoltés d’Athènes, mais on sent toujours qu’il peut apparaitre au moment où Héraclios s’y attend le moins.

Le maitre de la Grèce est donc un excellent prétexte pour se plonger dans cette période historique!

Merci aux éditions Gallimard pour le service de presse!