Étudiante en psychologie qui se cherche un peu, vivant seule avec sa grande soeur devenue presque une mère depuis la mort de leurs parents, Bloom s’est éprise de son prof de violoncelle au premier regard. Il faut dire que Virgile a, en plus d’un physique des plus attirants, une mélancolie qui lui colle à la peau et ajoute à son air déjà mystérieux. C’est ainsi que, quand Bloom apprend que Virgile est un vampire, elle n’a pas du tout envie de prendre ses jambes à son cou (et de préserver sa propre vie) : elle a surtout envie de l’aider et de le sauver de la tristesse qui peut lui être fatale. Oui, il a trois siècles, mais il est si sexy… C’est ainsi que Bloom vole l’auto de sa sœur et entraine Virgile jusqu’à la forêt de Brocéliande, ou plusieurs de ses semblables ont créé une communauté sous terre. Des êtres sanguinaires, surprenants, qui s’ennuient… et que les humains ont tendance à décourager.
Avec Virgile et Bloom, Johanne Richoux propose un récit qui reprend les codes de certains bestsellers, avec un vampire devenu végétarien, tension, interdit, choc entre deux mondes, amour, mais qui va aussi plus loin dans tous les aspects : la langue est littéraire, les tensions explosent dans des scènes très sensuelles et il y a une réflexion sur le genre humain et son rapport à sa planète qui se trame en arrière-plan. Bref, c’est du haut niveau !
Virgile et Bloom, c’est d’abord un road trip qui a l’air de tout sauf une bonne idée. C’est aussi deux personnages atypiques, hors norme, lui grand vampire ayant vécu plus que pas assez se tenant loin de l’amour pour ne plus blesser ; elle, jeune femme en manque de repères ayant grandi dans un monde dans lequel Edward Cullen a donné cette impression que les vampires sont vraiment sexy et peuvent être doux, sans danger. C’est la rencontre de deux univers aussi, la naïveté de Bloom faisant un solide face à face avec la réalité alors que Brocéliande dévoile ses secrets... et ses habitants.
Virgile et Bloom, c’est aussi et surtout un roman qui ne fait pas dans la demi-mesure et une autrice qui utilise tous les sens de son lectorat pour créer une ambiance sexy (oubliez tout de suite le côté très « bon enfant » de Twilight), dans laquelle la tension monte, tant psychologique que physique. Bloom est diablement consciente de son corps et la sexualité est bien présente, il faut le savoir. Tout le roman est construit dans une atmosphère troublante, on vibre avec ses personnages alors que les scènes s’enchainent sous terre et qu’en toile de fond, l’autrice en profite pour faire une critique sociale et remettre en doute nos choix de société, notamment en ce qui a trait au climat. C’est culoté, c’est surprenant, mais c’est aussi maitrisé.
C’est ma première rencontre avec la plume de Johanne Richoux, mais ce ne sera pas la dernière. C’est un roman foisonnant, étourdissant, enivrant, qui joue avec les codes des romances comme du fantastique pour créer une histoire addictive. À découvrir !
Je suis toujours fascinée par les illustrations qui ne correspondent pas au texte. C’est encore le cas ici, alors que, bien qu’attirante, la couverture ne respecte pas du tout les descriptions intérieures. Quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ?!
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