La-Gueule-du-loup

 
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Sophie a aimé ce livre

Pour la mère de Jo, il est hors de question de vivre un confinement à la ville. C’est ainsi que, quand les autorités annoncent que l’épidémie demande l’application de règles strictes, l’adolescente débarque dans le vieux manoir de feu ses grands-parents avec sa mère et son petit frère, alors que son père, soignant, est resté en ville. Il faut se faire à cette nouvelle réalité : pas de réseau à l’intérieur, un cadre complètement différent, peu de nouvelles des copains, les profs aux abonnés absents… et les souvenirs. La poussière est lourde sur les sols et les meubles, du temps a passé, mais le loup rôde quand même. Il est là, il attend son heure. Et dès les premiers jours, des phénomènes inexplicables se produisent. D’abord la carcasse d’un animal mort est projetée sur le mur du salon, puis le doudou du frère de Jo est retrouvé déchiqueté. Et si le danger était à l’intérieur ?

Difficile de parler des thèmes du roman d’Éric Pessan sans dévoiler des éléments importants de l’intrigue, mais l’auteur explore les liens de la famille, les traces des souvenirs d’enfance et l’impact des secrets en lien avec l’abus. Assez lent, le récit s’adresse à un lectorat intermédiaire.

L’avis de Sophie

Il y a beaucoup de malaises dans ce roman qui s’étire lentement, qui étale les tentacules de son histoire en prenant son temps. Celui de l’aube de ce premier confinement, quand tout est incertain, alors que Jo peut difficilement parler à son père, qu’elle se retrouve isolée dans cette maison éloignée, qu’elle sait que les règles deviendront plus strictes encore. Celui qui règne dans le manoir aussi, avec la mère de l’adolescente qui ne va pas bien, qui ressasse des souvenirs. Cette demeure ne lui fait pas du bien et, si elle tente de ne rien montrer, Jo voit bien qu’elle est effrayée, qu’elle devient lunatique.

Éric Pessan joue avec la forme comme avec le fond dans ce roman, insérant des passages courts qui donnent voix à ce « loup » qu’on se retrouve à attendre et utilisant les codes des histoires de peur, ce qui peut faire croise à ses lecteurs un instant qu’il y a une « présence maléfique » dans la maison. Et pourtant, s’il flirte avec le fantastique, son récit demeure tout à fait réaliste. C’est difficile d’en parler sans divulgâcher, alors je n’en dirai pas trop, mais la tension est bien dosée pour nous garder sur le bout de notre chaise jusqu’à une finale qui, si elle est un peu rapide, reste percutante, et aborde un thème dur, mais nécessaire.

En bref ? C’est un récit auquel on peut s’identifier facilement grâce au contexte du confinement, tout récent, et qui fait réfléchir tout en captivant. Chapeau !  

Merci à l'école des loisirs pour le service de presse !

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 27 octobre 2021.

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Éric Pessan
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