Même si Jess et Lucas ont survécu à la fusillade du cinéma, une part d’eux est restée là, chacun y ayant perdu un frère. Depuis, ils tentent de remplir de vide, de surmonter la culpabilité du survivant, de prendre soin de leurs parents, de reprendre le cours d’une vie qui semble s’être arrêtée ce soir-là. Jess porte sa mère à bout de bras, essayant de lui redonner un peu de joie de vivre, tandis que Lucas tente de « mériter » sa chance en faisant de bonnes actions. Leur équilibre est précaire jusqu’à leur rencontre. Jusqu’à ce que chacun reconnaisse sa douleur dans le regard de l’autre. Mais deux êtres en perte de repère peuvent-ils devenir la bouée l’un de l’autre ?
Avec Nos cicatrices invisibles, Amy Giles explore le thème du deuil et de la reconstruction suite à un attentat. Ainsi, elle parle de ceux qui restent et qui cherchent un sens à ce qu’ils ont vécu à travers une histoire qui fait aussi place à l’amour. Pour les grands lecteurs.
Il y a autant de façons de vivre un deuil qu’il y a d’humains, il y a aussi des évènements qui changent une vie à jamais. Dans nos cicatrices invisibles, Amy Giles explore avec doigté l’univers des possibles suite à une tuerie via deux personnages de survivants, deux adolescents qui ont perdu un être cher au cinéma et qui sont aux prises avec la perte, oui, mais aussi la culpabilité de ceux qui ont échappé aux balles.
Ce n’est pas un sujet qui plaira à tous, mais c’est un livre touchant, qui allie psychologie, résilience et romance sans que ce soit « trop », sans que cet amour qui nait dans le doute supplante le nœud du récit, cette difficulté d’accepter le départ de l’autre et sa propre survie. C’est aussi un livre qui fait le choix de ne pas aller dans les détails liés à la tuerie, qui explique la violence du geste, oui, mais qui se concentre vraiment sur les survivants et leur évolution, et ce, tout en douceur. Ainsi, ces 400 pages que nous offre Amy Giles, mais je ne les ai pas senties passer, comme si chaque morceau de l’histoire, même les plus lents, était nécessaire.
Peut-être me direz-vous que c’est parce que je suis particulièrement sensibles aux livres de deuil, mais je crois vraiment que l’autrice (qui m’avait déjà fascinée avec Le monstre chez moi) a un véritable talent pour toucher l’universel à travers des récits personnels.
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire