Amy tente de passer un après-midi agréable avec une nouvelle amie au centre commercial, mais elle doit aussi surveiller sa soeur, qui souffre de déficience intellectuelle. Difficile de passer inaperçue ou encore de nouer de réelles amitiés avec les filles de sa classe quand sa petite soeur grimpe sur tous les bancs et abime les fleurs du fleuriste. Amy saisit donc au vol l’offre de sa tante de venir s’installer avec elle dans le grand manoir familial, le temps de le vider. Mais voilà, l’adolescente déniche une maison de poupées bien particulière dans le grenier, une réplique parfaite de la demeure à l’époque où les grands-parents ont été sauvagement assassinés sans qu’on retrouve jamais leur meurtrier. Pire, les poupées bougent… comme si elles avaient quelque chose à dire.
D’abord paru en 1980, La maison des poupées est un roman réaliste qui joue avec les frontières du fantastique et de l’horreur dans une intrigue teintée de mystère. Abordant le thème de la famille et de la déficience intellectuelle, l’autrice s’adresse à tou.te.s. les lecteur.trice.s.
Devant la popularité des récits d’horreur, les maisons d’édition rééditent plusieurs titres, certains plus réussis que d’autres, et la plupart du temps sans aucune adaptation. On se retrouve donc ici dans une histoire un peu décalée sur le plan de la technologie, mais ce n’est finalement pas si important. Parce que le coeur, le noeud, c’est cette histoire de meurtre et les poupées qui se déplacent dans la réplique miniature de la maison sans qu’on sache trop comment ou pourquoi.
Cet aspect fonctionne très bien, alors qu’on est rapidement intrigué.e.s, voire effrayé.e.s, et qu’on se questionne jusqu’à la fin sur le potentiel meurtrier des grands-parents. La finale est par ailleurs à la fois satisfaisante et énervante, parce que l’autrice surprend, mais donne l’impression que le lecteur n’aurait jamais pu comprendre lui-même, faire des liens, ce qui est souvent ce qui est chouette dans les romans qui comportent un mystère. J’ai quand même aimé la surprise et, plus que tout encore, j’ai aimé toute la réflexion sur la déficience intellectuelle et l’impact sur la famille immédiate, sur la fratrie à l’adolescence en particulier. C’est donc un court roman un peu angoissant et divertissant, mais qui, au final, fait aussi réfléchir !
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