Londinium

À Londinium, animaux et humains cohabitent, les uns acceptant être asservis, les autres consentant à ne pas se nourrir des premiers. Mais les apparences peuvent être trompeuses, comme le découvre Arsène. D’abord lancé sur la piste d’une loutre disparue par son ami Johnny, le lapin aux habits de gentilhomme s’aperçoit bientôt que ce qui se trame sous et sur la terre ne sent pas bon. Il y a les prédicateurs qui envahissent la ville et crient haut et fort que le modèle de Londinium ne tient pas la route, puis il y a la surpopulation qui fera bientôt craquer les terriers et un mystérieux sérum qui circule et rend aux renards leur férocité d’autant, de quoi semer la terreur. Arsène a beau aligner les pipes de lucernum pour se détendre, il sent bien qu’il va devoir agir avant que tout ne dérape…

Avec ce polar animalier de haut niveau, Agnès Mathieu-Daudé propose une intrigue riche en détails qui aborde les thèmes de la cohabitation, de l’exclusion, des complots politiques et des révoltes. Pour les grand.e.s lecteur.trice.s ! 


L’avis de Sophie

Saviez-vous que Londinium est le nom d’une ville fondée par les Romains vers l'an 43 qui est à l'origine de la ville de Londres ?

Personnellement, je n’en avais aucune idée, mais ce n’est pas la seule chose que j’ai découverte dans ce livre qui, quoiqu’imaginaire et ancré dans un monde incroyable, n’en reste pas moins très crédible dans les dynamiques entre groupes qui y sont présentées.

J’ai pensé au manga Bearstar, mais aussi au roman Jefferson en découvrant l’univers inventé par Agnès Mathieu-Daudé, avec ces animaux qui cohabitent entre eux et avec les humains, ont chacun leur particularité, mais aussi leurs espoirs. Sauf qu’on est ici dans une intrigue plus dense, plus complexe, plus sombre aussi. Il y a quelque chose de larvé dans Londonium et si certains pensent qu’il faut se faire discret, accepter ce qu’on a pour conserver la paix (et le droit d’être là, comme des égaux), d’autres, qu’ils soient humains ou animaux, veulent changer les règles et manigancent pour y arriver.

Le roman a beau être court, tout juste un peu plus de deux-cents pages, il est exigeant, l’autrice s’appliquant à nous faire découvrir Londinium à mesure qu’Arsène l’arpente et à en dévoiler tous les travers, abordant les thèmes de la discrimination et de la citoyenneté dans un monde qu’on devine fragile. Si on sent bien que chaque détail est important et que tout cela finira bien par converger, ça crée aussi une sensation de lourdeur que l’humour anglais du héros principal ne parvient pas tout à fait à égayer. Il y a bien quelques traits d’esprit qui font sourire, mais l’intrigue est davantage politique et tourmentée. De la nourriture pour les passionné.s. de psychologie et de sociologie, donc, plus que pour les amateurs de polar purs, qui pourraient rester sur leur faim tant, au final, on se rend compte que l’intrigue, bien que les temps morts soient très peu nombreux au fil des pages, n’avance pas très vite. D’ailleurs il faudra attendre la suite pour découvrir le fin mot de l’histoire !  

Merci à l'école des loisirs pour le service de presse !