Émile n’est pas particulièrement malheureux, mais il a comme tout le monde des ennuis ponctuels à l’école (avec entre autres l’horrible prof Cruemble) et il ne se fait pas du tout à l’arrivée d’une belle-mère dans son portrait familial. Ainsi, quand il acquiert une gomme qui a le pouvoir de véritablement éradiquer ce qu’il efface de sa feuille, l’adolescent voit là l’occasion d’améliorer un peu son sort : faire disparaitre un repas qui s’annonce horrible, un examen d’anglais à venir, le prof d’anglais lui-même (!) et, pourquoi pas, les trois brutes qui le terrorisent à l’école. Mais Émile doit rapidement se rendre à l’évidence : chaque suppression entraine des conséquences…
Le jour où j’ai réussi à effacer mes interros et le reste est un roman réaliste où la touche fantastique apporte une bonne dose d’humour. Jouant avec les thèmes du quotidien d’un adolescent de la famille et de l’intimidation, Cyril Guinet signe un récit qui fait réfléchir tout en divertissant.
Ce livre a trainé longtemps sur ma table de chevet et je ne saurais trop dire pourquoi. N’empêche, j’ai fini par m’y mettre (grâce notamment à la critique très positive de Lirado) et je n’ai pas été déçue. Il y a en effet beaucoup d’humour dans ce roman qui joue avec le réel (une gomme à effacer qui fait vraiment disparaitre ce qu’on efface ?!), mais qui se révèle aussi efficace sur le plan psychologique.
Ainsi, à travers les tentatives souvent maladroites du personnage d’Émile pour améliorer son quotidien, l’auteur en profite pour parler des dynamiques familiales (et des réactions parfois difficiles quand arrive une nouvelle personne), de l’école, d’amitié et d’intimidation. Grâce à héros, à la fois crédible et attachant dans sa maladresse, il rejoint ses lecteur.trice.s et leur offre des pistes de solution bien réelles malgré le côté déjanté du récit, ce qui est fort chouette. On peut s’identifier à Émile et à son envie d’ « effacer » ses soucis du quotidien, on peut être jaloux.se de la gomme magique, mais la finale, bien tournée, laisse comprendre qu’il vaut mieux parfois affronter la réalité… et que même sans un super pouvoir il y a moyen de s’en sortir. Sympathique lecture !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire