Les sept frères chinois

Billet rédigé par Véronique Cloutier, enseignante au secondaire passionnée d'albums

« Il y avait autrefois en Chine une vieille femme qui avait sept fils exactement identiques. Ces sept frères se ressemblaient tant que, excepté leur mère, nul ne pouvait les différencier. Chose étrange, chacun possédait un pouvoir extraordinaire. »

Lorsque la vieille dame tombe malade et que le médecin annonce que seul un œuf de phénix pourra la guérir, ses enfants n’hésitent pas à voler le Prince pour la sauver. Mécontent de s’être fait prendre son œuf, ce dernier, cruel et sans pitié, condamne à mort celui qui sera trouvé coupable du crime. Si le Prince ne manque pas d’acharnement afin de trouver, mais surtout de punir le coupable, les sept frères, eux, ont plus d’un tour dans leur sac et mettent à contribution leur don afin de déjouer leur détracteur.

Ce conte au style et à la structure plutôt classiques est un véritable hommage au pouvoir de l’amour… ici, celui que des enfants peuvent avoir pour leur mère. L’histoire, toute en simplicité, rejoindra les plus jeunes comme les plus vieux grâce à son message universel.

L’avis de Véronique

Si j’ai passé un agréable moment de lecture, je n’ai pas été subjuguée par celle-ci. L’histoire est belle, certes. Les illustrations réalisées dans le style traditionnel chinois sont magnifiques et accompagnent parfaitement le récit en plus de nous faire voyager. Néanmoins, je suis restée un peu sur ma faim. On reconnait le style traditionnel du conte, un peu à la manière des frères Grimm… mais est-ce parce que je découvre cette histoire à l’âge adulte que je n’ai pas la même indulgence qu’envers les histoires qui ont bercé mon enfance? Peut-être… Quoi qu’il en soit, le récit se construit de façon linéaire sur un enchainement très rapide, mais surtout répétitif de problèmes-solutions. Comme la solution réside chaque fois dans un des pouvoirs des sept frères et que ceux-ci sont annoncés dès le début de l’histoire (dans le même ordre qu’ils seront utilisés d’ailleurs), une certaine prévisibilité s’installe et gâche quelque peu le plaisir de la lecture. Le récit demeure tout de même intéressant et il serait pertinent de l’intégrer dans un réseau de contes issus de différentes cultures. On peut également s’en servir pour étudier la structure traditionnelle de ce genre ou encore pour s’entrainer à faire des prédictions.

Bref, un conte somme toute assez simple, mais porteur d’un beau message sur la force de l’amour filial.