Les fantômes ont toujours fait partie de la vie de Shelly. Suivant les traces de sa grand-mère, la jeune fille aide ceux qui en ont besoin à faire la transition, les attrapant dans ses cheveux avant de leur offrir ce qui est nécessaire à la poursuite de leur voyage. Mais quand sa propre mère meurt, le rapport de Shelly aux fantômes change. Déterminée à retrouver celle qui lui a donné la vie, elle se met à collectionner les âmes et à les utiliser pour accumuler des indices, cherchant à comprendre pourquoi sa mère n’est pas revenue à la maison. Le non-respect des traditions a toutefois des conséquences, et Shelly devra vivre son deuil avant qu’il ne soit trop tard.
Ce roman enraciné dans une version crie du monde propose une intrigue touchante qui parle de famille, de passage et de deuil. Accessible, il convient à un lectorat débutant.
Je suis ambivalente par rapport à ce titre parce que tant j’ai aimé découvrir le rapport des Cris à la mort, aux fantômes, tant j’ai été profondément touchée par la tristesse de Shelly à la mort de sa mère, tant l’écriture m’a semblé répétitive. Les prénoms, entre autres, sont mentionnés trop souvent (on a fait l’économie de synonymes) et ça alourdit le récit. C’est une façon de faire qui est plus habituelle dans les lectures pour plus jeunes, question de faciliter la compréhension, mais ici ça détonne, car le propos est mature.
En effet, si Shelly n’est pas si vieille et a parfois des réactions plus enfantines, les thèmes abordés sont lourds de sens. C’est d’ailleurs vraiment intéressant de découvrir la vision crie du deuil, l’approche qui est véhiculée dans cette communauté pour parler des morts, pour accompagner ces derniers dans leur voyage, tout en respectant la volonté de chacun. J’ai aussi aimé comment le choc culturel est montré, par exemple lorsque Shelly fait face aux remarques dans sa classe, tout comme l’autrice parle des dissensions à l’intérieur même de la famille par rapport à cette tradition. Bref, c’est un livre qui ouvre des fenêtres, mais qui cherche peut-être son public, à la frontière entre primaire et secondaire.
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