Par une nuit d’orage, quand le bateau dans lequel il se trouvait a sombré, Allen, cinq ans, a été rescapé par Ben, le gardien du phare de l’ile aux Macareux. L’homme le marque et, en grandissant, Allen continue de penser à lui, s’accrochant au seul souvenir qu’il en a gardé, une petite toile représentant le phare. Il lui écrit plusieurs lettres et, même si ces dernières restent sans réponse, Allen rêve de revenir sur cette ile où il semble avoir déposé une ancre invisible lors de son passage…
« Mais parfois, un phare, même le plus brillant, ne suffit pas à sauver un bateau du naufrage. »
Fruit d’une collaboration entre Michael Morpurgo et l’artiste Benji Davies, ce court roman nous entraine dans un univers marin et parle d’entraide, de liens qui se créent, d’apprentissage et d’amitié. S’il vise au départ un public assez jeune, il peut aussi toucher le coeur de tou.te.s !
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un roman de Michaël Morpurgo (que j’aime beaucoup, par ailleurs) et j’ai retrouvé avec bonheur sa plume dans le cadre du Prix des libraires jeunesse (puisque Le phare aux oiseaux est finaliste dans la catégorie 6-11 ans hors Québec). C’est une histoire courte, mais puissante, racontée avec beaucoup de sensibilité par Allen, petit garçon qui a développé une fascination pour l’ile aux macareux et son gardien suite au naufrage. C’est aussi et surtout il me semble l’histoire de cet homme solitaire et taiseux au cœur généreux, qu’Allen retrouve des années plus tard, devenu grand, et avec lequel il noue une solide amitié. C’est un roman doux, où il n’y a pas vraiment d’action à proprement parler, mais plutôt une suite d’apprentissages, autant de tableaux qui dévoilent peu à peu le caractère de chacun (en faisant une belle part aux thèmes de prédilections de l’auteur britannique, notamment la guerre, avec une réflexion des plus sensibles : « Nous avions fini par gagner, disait-on partout, même si je ne suis pas sûr qu'on gagne jamais une guerre. ») et mènent aux retrouvailles. J’ai vraiment été touchée par cette histoire sensible, mais j’ai aussi été ravie par les illustrations.
En effet, les dessins de Benji Davies, tantôt en pleine page, tantôt plus petits, viennent ajouter à la poésie et la douceur du récit tout en nous permettant de mettre des images sur les paysages décrits. Il en résulte un superbe ouvrage, entre roman et album, qui touche droit au coeur, peut-être aussi parce qu’il a été inspiré par un homme important pour l’auteur, le véritable Allen Williams Lane, créateur de Penguin Books, et que le respect qu’il lui porte se ressent entre les lignes. À découvrir !
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