Les chroniques de l’érable et du cerisier tome 2 – Le sabre des Sanada

 
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Jean-François Tremblay a aimé ce livre
Billet écrit par Jean-François tremblay, enseignant.

Attention, ce livre est la suite directe du premier tome, qui s’intitule Le masque de nô. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier!

À peine rétabli de son cruel séjour en prison, Ichirô doit fuir la capitale japonaise. Mais fuir pour aller où? Quel sens peut avoir sa vie après l’incroyable mort de Hiinahime et l’impossibilité de faire du théâtre à Edo? Son désespoir et le désir de venger son maitre assassiné l’amènent finalement à retourner à la montagne de son enfance où il retrouve, avec son fidèle ami Shin, la cause première de tous ses malheurs : la fameux sabre de Muramasa.

Une surprise attend aussi Ichirô près des ruines de son ancienne demeure. Un mystérieux message lui étant adressé pousse les garçons à vouloir prendre le chemin d’Ôsaka. C’est dans cette ville que s’organise la dernière résistance au shogun, menée par l’héroïque guerrier samouraï, le seigneur Yukimura.

La route sera toutefois plus épineuse qu’escomptée. Des soldats patrouillent. Le froid de l’hiver est mordant. Et en allant vers Ôsaka, Ichirô désobéit à Akami. Le problème est que celle-ci semble prête à tout pour qu’il lui paie sa dette, même à envoyer une redoutable ninja sur ses traces.

Le sabre des Sanada est le deuxième tome de cette tétralogie historique sur le Japon. Il convient à des lecteur.trice.s assez avancé.e.s qui ont déjà lu le premier opus.

L’avis de Jean-François

J’avais hâte de lire cette suite! La beauté du premier texte et son scénario à la fois complexe, fluide et recherché m’avaient séduit. C’est avec bonheur que j’ai retrouvé ces qualités dans Le sabre des Sanada, même si j’étais un peu perdu avec certains noms de personnages secondaires dans les premières pages.

L’aventure est maintenant bien démarrée. On est loin du petit Ichirô qui se contente de survivre dans le monde hostile d’Edo. Avec Shin, il entreprend une lutte pour la liberté. Il y a la lutte contre un gouvernement oppressant, mais aussi celle pour prendre sa place dans une culture où les mœurs manquent souvent d’ouverture. Les deux personnages sortent du lot et leurs différences avec la norme impliquent un combat de tous les jours. Les liens à faire avec les luttes sociales d’aujourd’hui sont manifestes, ne serait-ce que par certains thèmes abordés tels que l’homosexualité ou l’exclusion sociale. C’est à se demander si le monde a évolué en 400 ans! Bien que j’aie parfois senti des paroles adultes plus moralisatrices dans les mots des protagonistes, les dialogues sont en général très convaincants. J’ai particulièrement apprécié comment Ichirô évolue grâce à ses amis. Ces derniers, principalement Shin et une nouvelle amie, n’hésitent en effet pas à bousculer durement ses choix et ses idées, tout avec amour et respect. Je dirais même que l’autrice réhabilite ici la honte. C’est grâce à cette émotion, de prime abord négative, que le héros revoit sa façon de penser et fait de meilleurs choix. Honte à ceux qui n’ont pas honte!

Les lecteur.trice.s avides d’action ne resteront toutefois pas sur leur faim avec Le sabre des Sanada, car si Ichirô combat les injustices sociales avec les mots et le théâtre, c’est avec la voie du sabre que les rebelles espèrent renverser le shogunat. En fait, contrairement au Masque de nô, ce roman en est davantage un de guerre et moins tourné vers le théâtre. Cela peut plaire ou déplaire selon les gouts, mais je suis convaincu que, peu importe le poids respectif que l’art et la violence occuperont dans les derniers tomes, les deux auront leur place. L’aventure du Sabre des Sanada nous fait effectivement comprendre qu’Ichirô ne saurait se passer de l’un ou l’autre – même si la violence et la mort le répugnent toujours autant!

Je ne peux conclure sans un mot sur Hiinahime. Son décès apparent à la fin du Masque de nô, si précoce pour le personnage, avait de quoi étonner et frustrer les lecteur.trice.s. Bien que je ne puisse ou veuille vous rassurer, sachez au moins que vous aurez de quoi à vous mettre sous la dent (et je vous promets une fin moins frustrante, quoique intrigante!).

Merci à Gallimard pour le service de presse!  

Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Jean-François Tremblay le 11 février 2022.

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Les chroniques de l’érable et du cerisier tome 2 – Le sabre des Sanada
Camille Monceaux
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