Le puits et la lumière

L’héroïne n’a conservé en mémoire que des fragments, des images vives, de son enfance passée en déplacements, en fuite après la disparition soudaine de son père. Adolescente, elle se questionne sur ce qui a mené à l’arrivée de la démocratie dans son pays suite à un cours et pose des questions à sa mère. Qui lève le voile sur la réalité. Leur réalité. Les 30 000 disparus. Et le leur.

Abordant le sujet encore tabou de la dictature en Argentine, Paula Bombara propose un court texte dans lequel la forme épouse le fond. Pour toustes.

L’avis de Sophie

Divisé en trois parties, ce bref roman lève le voile peu à peu sur une réalité méconnue, celle des « disparus » de l’Argentine, tout en ne donnant pas trop de détails. C’est davantage le choc de l’héroïne qui est mis en évidence, alors que les souvenirs flous et les images de la première partie sont associées aux réponses dans la deuxième. Si on comprend quand même plusieurs éléments entre les lignes, il n’en reste pas moins qu’on sort de cette lecture avec beaucoup de questions nous-mêmes et qu’elle aurait peut-être gagné, du moins hors Argentine, à être accompagnée d’une mise en contexte historique, d’un dossier plus consistant pour compléter les informations offertes au fil du récit.

Dans tous les cas, on peut dire que la curiosité est éveillée, mais c’est comme si on manquait de prises, notamment parce que l’autrice s’est vraiment placée à la hauteur de son personnage. C’est réussi et surprenant dans le ton, dans le rythme, surtout quand la narratrice n’a que trois ou quatre ans dans la première partie, mais ça fait aussi qu’on n’a pas de portrait global, ce qu’on trouve plus fréquemment en littérature « vieillesse ». D’ailleurs, je dois dire que ce titre vise vraiment un large public, puisque les plus âgé.e.s pourront aussi en apprécier la découverte.

Alors, tenté.e.s ?  

Merci à Talents hauts pour le service de presse !