Céleste se dit que si elle est seule, c’est parce qu’elle est nulle, insignifiante. Elle a beau faire partie d’un club, elle attend le moment où tout va s’effondrer, ou les autres vont se rendre compte de leur erreur, où elles vont la laisser tomber. Enfermée chez elle par ses parents, intimidée à l’école et sur internet, Céleste ne voit plus les couleurs, ne goute plus la saveur de la vie. Mais croire que les autres vont se désintéresser d’elle est une erreur. Dans ce club des malaimées qu’elles ont créé, on se soutient les unes les autres. Et il est temps que les choses changent pour Céleste.
Ce deuxième tome de la série Filles Uniques s’intéresse cette fois plus particulièrement à la vie de Céleste, ce qui permet à l’auteur de parler de solitude, d’exclusion et de harcèlement dans une intrigue qui renferme plusieurs surprises. Pour tous les lecteurs.
Bien que pouvant se lire indépendamment, cette bande dessinée gagne à être lue dans la foulée de la première, Paloma, puisque le duo formé de Béka et Camille Mahu creuse les personnages présentés dans le premier et que l’histoire en est encore plus riche. En effet, si Céleste se retrouve au centre du scénario cette fois, avec sa famille bien particulière et le harcèlement qu’elle vit au quotidien et qui renforcent sa croyance qu’elle ne vaut rien, le récit permet aussi de suivre l’évolution des autres : Paloma qui a un nouveau tuteur suite à la mort de Liselotte et teste sa confiance, Sierra et ses réactions instinctives, son rapport aux adultes et à la sexualité qu’on imagine assez malsain (et que j’ai hâte d’approfondir), la sagesse calme d’Apolline et, surtout, la mystérieuse Chlédonia, dont les talents informatiques sont ici bien utiles, mais qui montre aussi en fin de récit un visage… surprenant. Bref, il y a de la matière et il est super intéressant de voir évoluer le quintette à travers les différentes histoires.
Côté illustration, ce qui retient l’attention dans cet album ce sont les nuances de gris employées pour montrer le monde sombre dans lequel Céleste s’est enfermée, une utilisation brillante des couleurs qui vient appuyer le récit et qui prend parfois tout l’espace, parfois moins. Je ne suis toujours pas fan des traits des personnages, et du choix sobre de l’ensemble, très classique quand même, mais je dois avouer que c’est efficace et fluide.
Bref, je ne suis pas déçue de cette suite et j’attends le troisième tome avec impatience !
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