Suite à la mort de ta mère dans un attentat terrorisée et puisque ton père est encore hospitalisé, tu dois aller vivre avec ton oncle Jean Guy en campagne. Sitôt ton arrivée, on t’accueille dans le clan des Cygnes noirs, un groupuscule qui milite contre la différence au Québec, ouvertement raciste. Rapidement, tu es amené.e à agir sur Internet, mais aussi dans la réalité, vandalisant un cimetière, allant accrocher d’immenses banderoles. La cause ne te semble pas juste, mais tu ne sais pas comment t’en sortir…
Paru dans la collection Sphinx, Épreuve radicale est entièrement écrit au tu et offre une expérience immersive à son lectorat alors que Louis Laforce parle de terrorisme et de radicalisation dans un contexte québécois. Rédigé dans un vocabulaire simple, il peut convenir à toustes.
La collection Sphinx a commencé avec des textes misant essentiellement sur l’action, mais on sent aussi une volonté d’aller vers des thèmes plus forts, comme la désinformation avec Médias toxiques paru à l’automne et ici, la radicalisation.
Pour sa première incursion dans ce genre, Louis Laforce a donc choisi un sujet difficile qui peut être rapidement offensant, mettant en scène une bande formée d’hommes francophones racistes qui désirent un « Québec d’antan » et s’attaquent à tous : noirs, juifs, immigrants, anglophones, etc. Certaines répliques sont dérangeantes, même si on sent la volonté de l’auteur de ne pas aller trop loin (après tout, pour que ce soit crédible, il faut aussi bien établir les « méchants » et leur mode de pensée), mais le personnage principal permet de doser l’ensemble, puisqu’iel n’embarque pas dans ces idées et amène des arguments contraires. C’est un sujet sensible, mais de façon générale ça me semble donc bien géré même si on n’évite pas les clichés.
Côté intrigue toutefois, tout va très (trop?) vite, comme toujours dans ce type de roman, et comme ici il est question d’embrigadement, de changement de mentalité, il est difficile de croire que les personnages dévoilent leur jeu si rapidement alors que le « tu » montre de façon évidente des signes de doute. Bref, j’y ai moins cru. Toutefois, l’intrigue était suffisamment forte pour me donner envie de continuer et découvrir la manière dont le tout allait se terminer, je n’ai donc pas abandonné en chemin !
À noter
J’avais reproché aux premiers livres publiés dans cette collection de n’employer que le masculin, ce qui fait que même si le « tu » est utilisé, j’avais constamment l’impression que le personnage était un garçon. Les choses ont changé depuis l’automne et l’écriture inclusive est maintenant employée, mais parvenir à vraiment faire sentir la non binarité est difficile et ici ce sont parfois des détails qui trahissent. Par exemple, quand le cousin arrive, aucun commentaire sur le physique. Quand la cousine débarque, par contre, on mentionne qu’elle est séduisante… Clairement, le personnage est attiré par les filles et ça n’exclut pas la possibilité que ce soit une adolescente aussi, mais le cerveau a tendance à penser que c’est alors un garçon, d’autant que ce n’est pas le seul indice du genre !
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