Emma ne voulait pas participer au concours. Mais un désistement de dernière minute, la pression de sa meilleure amie et, surtout, l’attitude arrogante de Liam, son ennemi de toujours, lui insufflent le courage nécessaire pour monter sur scène. Et rafler le premier prix.
Voyant son futur s’écrouler puisqu’il n’a pas pu décrocher la bourse, Liam est enragé et poursuit Emma sur les routes glacées de Québec quand il est percuté par une voiture qui disparait ensuite. Seule sur place, Emma appelle les secours et fait le nécessaire pour lui sauver la vie. Mais les images qui s’inscrivent dans son cerveau et la culpabilité monstrueuse qu’elle ressent la plongent dans un état dépressif.
Heureusement qu’il y a Étienne, ami d’un ami, pour la secouer. À force de couses, de balades et de douceur, il arrive à la sortir peu à peu de son marasme et lui permet de se reconstruire. Mais le retour de Liam pourrait bien faire tout éclater…
Premier roman de Jessica David, La note brisée propose une histoire de romance déchirante sur fond de musique. Pour un lectorat avisé !
Enfin une version d’ici de ces romances déchirantes si à la mode auprès des ados et jeunes adultes, me suis-je dit en découvrant ce titre. En effet, bien que très populaire, ce style se fait rare au Québec, mais Jessyca David change ici les choses en en profitant au passage pour mettre joliment en valeur la ville de Québec au fil du récit, avec ses classiques (coucou la poutine d’Ashton à trois heures du matin après une cuite), mais aussi ses paysages inattendus.
Est-ce cliché ? Un peu. Est-ce qu’on se doute de la fin dès le début ? Absolument. Mais est-ce que ça empêche le plaisir ? Pas du tout, parce que c’est justement le but de ce type de romans : faire s’entredéchirer le duo principal (ou trio) et monter la tension jusqu’au dénouement.
Ce n’est pas parfait, le début est très (trop) rapide, il y a un certain déséquilibre dans les personnages secondaires, des intrigues parallèles qui se perdent en chemin (et qui auraient pu simplement être retirées) ou encore des thèmes qui auraient pu être davantage approfondis, mais c’est aussi fluide, tout à fait captivant et, surtout, l’émotion passe.
J’ai pour ma part vraiment apprécié le rapport à la lecture d’Emma (alors que tout au long du livre l’autrice prend soin de mentionner qu’elle se réfugie dans ses livres et passe à la librairie régulièrement) ainsi que son regard sur la sexualité. Elle n’est pas prude, loin de là, mais le sexe a quand même une signification particulière pour elle et elle préfère prendre son temps. Cela n’empêche pas l’autrice de faire référence à de nombreuses reprises à la tension sexuelle très présente entre les personnages (« Il est comme de l’explosif. Et je suis pyromane. ») pour faire monter la pression. Mention spéciale d’ailleurs au moment où il y a finalement rapprochements, dans deux scènes qui sortent des habituels sentiers en littérature « ados ». (Pas de condom ? Il y a d’autres solutions, c’est tout ce que je dirai !)
En bref ? Une romance légère qui se dévore rapidement, une structure classique, oui, mais aussi des surprises, notamment avec les personnages du « bon gars » et du « bad boy » qui voient ici leurs frontières flouées, Étienne et Liam ayant tous les deux des qualités comme des défauts, comme le découvre Emma au fil de l’histoire.
Le bonus : Le roman est ponctué d’une suite de références musicales et la playlist se trouve en ligne. Une excellente idée pour accompagner la lecture !
Le point de la prof de français : il y a plusieurs anacoluthes dans le roman et j’ai parfois tiqué, mais ça relève plus de la révision que de l’écriture même (et ça n’embête souvent que les fanatiques de langue, j’en suis bien consciente !
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