À première vue, Catherine, jeune Parisienne de 16 ans, ressemble aux adolescentes de son âge. Elle est intelligente, vive d’esprit et jolie. Toutefois, elle semble posséder un don : celui de détecter les mensonges. Lorsque son père la mène à la Salpêtrière, à l’Hôpital général de Paris, elle réalise qu’elle ne retournera pas chez elle. Son don fait en sorte qu’on croit qu’elle souffre d’un problème psychologique.
Louis XIV, roi à cette époque, sélectionne certaines des patientes, pour la plupart des prostituées et des orphelines, bref, toutes celles dont la population ne veut pas, pour peupler la Nouvelle-France. Choisie, Catherine se prépare pour la grande traversée de l’océan. Rendue là-bas, on lui trouvera un mari. Les prétendants sont nombreux, car la future mariée arrive avec une dot. L'adolescente tente de choisir avec soin son époux, mais son don complique son choix. Plusieurs d’entre eux mentent et elle le sait. Elle choisit donc Jacques, mais la cohabitation tourne mal. Pourra-t-elle se sortir de cette situation difficile?
Ce court roman de 139 pages constitue un condensé bien fourni de la vie en Nouvelle-France au XVIIe siècle. En utilisant un style simple, Pierre Roy propose une histoire dont le rythme rapide laisse peu de place aux longues descriptions. Les moeurs et les coutumes de l’époque sont deux thèmes entre autres abordés dans le roman.
L’arrivée des Filles du roi en Nouvelle-France demeure un sujet connu. Avec son roman, Pierre Roy propose une histoire dans laquelle les informations historiques se bousculent. En effet, Catherine croise, l'un après l’autre, des individus qui ont marqué le développement de Québec et de Montréal : Marguerite Bourgeoys, Jeanne Mance, même Cavelier De La Salle font une brève apparition dans sa vie. C’est intéressant de découvrir ces figures dans le cadre d’un roman, cependant on sent ici que c’est plaqué. Difficile de croire que l'adolescente a rencontré toutes ces personnes en si peu de temps même si c'est de la fiction. Outre cette panoplie de personnages, les références à l’époque se succèdent au point de perdre l’essence même du propos, c’est-à-dire l’adaptation à un milieu parfois rude, parfois difficile, loin de Paris. L’évolution psychologique de cette Catherine reste sommaire et le constat s'applique aussi pour les personnages secondaires. On les présente brièvement de même que leurs émotions, leurs tâches quotidiennes et les difficultés de la vie en Nouvelle-France au XVIIe siècle.
Le roman Filles du roi, filles à marier est somme toute un moyen efficace de réviser ce pan de l’histoire du Québec. Les jeunes lecteurs et lectrices qui n'ont pas beaucoup de connaissances en histoire y trouveront une lecture simple pour se plonger dans cette époque, mais les plus curieux.ses resteront sur leur faim.
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