Prudence commence son année au collège sans connaitre les codes du monde scolaire. Son apprentissage, c’est plutôt à bord d’un voilier qu’elle l’a fait, explorant le monde avec ses parents et sa sœur, à la rencontre des cultures, des paysages, des gens. Mais voilà, maintenant elle est à Nantes. Ou du moins son corps y est. Parce que son esprit, lui s’envole au-delà des murs et joue à saute-mouton avec les vagues.
« Je suis ailleurs. Je suis nulle part. »
Tranche de vie émouvante sur le passage entre le voyage et l’arrivée sur terre ferme, mais aussi et surtout sur les conséquences d’une séparation, Le gout salé du vent propose un récit bref et fragmenté entre passé et présent. Pour tous et toutes.
Petite pépite inattendue que celle-ci, qui a attiré mon regard avec les couleurs de sa couverture alors que je n’en connaissais rien. Le tout commence par une description de Bernard l’hermine et cette phrase importante : « Lorsqu’il est en recherche d’une coquille, il est extrêmement vulnérable. »
Il manque peut-être un poil de fluidité dans la gestion du passé/présent, le flashback annoncé n’étant pas forcément nécessaire, d’autant qu’on le comprend rapidement vu que les temps verbaux varient, mais sinon tout coule dans ce roman.
On sent tout de suite que Prudence hésite à parler de sa mère, qu’elle ne nomme même plus ainsi d’ailleurs, la réduisant à une initiale, mais il faut remonter le fil de ses souvenirs, alors qu’elle tente tant bien que mal de se faire à cette vie sans le roulis des vagues sous son corps, pour comprendre ce qui s’est produit.
C’est un récit doux, lent, intimiste, qui résonne dans la violence du rejet, dans la difficulté à se faire à une vie sans embrun. Beau. Parfait pour l’été.
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