À sept ans, après le drame de l’école, la tante et la grand-mère de Cole ont voulu le sauver en l’extirpant de la communauté qui devait panser ses plaies. C’est ainsi que cette famille recomposée a refait sa vie à Winnipeg et que Cole est devenu un joueur de basket reconnu, loin des siens et de leurs traditions et croyances.
10 ans plus tard, cependant, son meilleur ami insiste de façon étrange pour qu’il revienne. Et Cole sent tout de suite qu’il répondra à cet appel. Comme si quelque chose de plus fort que sa rationalité lui disait que c’était son devoir. Mais l’accueil à Wounded Sky n’est pas celui qu’il attendait. En vérité, celui qui l’y a attiré n’est pas son ami, mais bien un esprit aux intentions floues… Et quand les morts se multiplient, celui que certains voient comme un sauveur égoïste est tout de suite soupçonné…
Premier tome d’une trilogie qui montre l’ascension d’un antihéros autochtone devenu superhéros, Étrangers a récolté les honneurs en anglais avant d’être traduit chez Kata éditeur. Abordant les thèmes de la filiation, du pardon, des croyances autochtones, de l’amitié et de la famille, il s’adresse à un public intermédiaire.
La littérature autochtone canadienne doit être davantage présente au quotidien et juin est un mois particulier pour elle puisqu’elle est mise de l’avant dans les librairie et en ligne, de façon à la faire connaitre davantage. Encore peu présente en littérature pour adolescents, elle se développe tranquillement, et cette trilogie-ci, d’abord parue en anglais, est bienvenu dans le paysage littéraire, notamment parce qu’elle est liée à tout l’univers des superhéros.
Un peu à la manière du fabuleux Une dose de rage d’Angeline Boulley, le premier tome de The Recokner mélange vie quotidienne dans une communauté autochtone et suspens étant donné qu’il y a plusieurs meurtres à élucider. David Alexander Robinson choisit toutefois ici d’y ajouter une touche de fantastique, son héros étant en contact avec un esprit (assez joueur par ailleurs, Choch est souvent au centre de scènes plus humoristiques qui balancent le récit). L’auteur construit par ailleurs son récit sur plusieurs pans du passé du héros, avec ce sauvetage héroïque dans une école en flamme (mais insuffisant aux yeux de tous ceux qui y ont perdu des proches), oui, mais aussi ce qui le relie au centre médical de recherche abandonné, le corps de son père s’y trouvant encore.
Il y a donc de la matière et on sent que ce premier tome, qui présente une intrigue propre avec ces morts et l’enquête qui suit, installe les bases d’une histoire plus large. Attention toutefois, c’est assez lent et il faut savoir que Cole n’est pas particulièrement sympathique et qu’on peut avoir du mal à le comprendre au départ. Il faut dire que l’adolescent lutte avec lui-même de plusieurs façons et qu’il ne se dévoile pas facilement, ni aux autres ni aux lecteur.rice.s.
C’est donc selon moi un récit qui demande de la patience, mais qui semble receler de nombreuses qualités. À suivre !
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