Attention, ce livre est un deuxième tome. Ne gâchez pas votre plaisir et commencez par le premier : Jefferson !
Quatre années ont passé depuis l’aventure de Villebourg et chacun a repris sa routine. Mais quand Gilbert annonce à Jefferson que Simone, la lapine, est disparue, c’est le branlebas de combat. En effet, des signaux semblent indiquer que, si sa disparition est volontaire, Simone est sous l’emprise de quelqu’un ou quelque chose… et qu’il faut la sauver ! Invitant M. Hilt et Walter à se joindre à leur équipe de feu, Gilbert et Jefferson se lancent sur les traces de celle qui était devenue une amie le temps d’un voyage, mais qu’ils avaient un peu délaissée ensuite…
Avec Jefferson fait de son mieux, Jean-Claude Mourlevat offre un nouveau mystère à résoudre à son hérisson tout en abordant de nouveau un thème d’actualité à travers une aventure riche en rebondissements. Rehaussé par des observations fines sur la vie et des descriptions savoureuses, ce récit vise un lectorat intermédiaire, dès 10 ans !
Retrouver la plume de Mourlevat, surtout avec une autre histoire mettant en scène le hérisson singulier et terriblement attachant qu’est Jefferson, est un pur plaisir. J’ai étiré la lecture pour profiter pleinement chacune des pages, riant par moment devant un trait d’esprit, m’émouvant à d’autres de la naïveté de certains, de ces petits personnages qui sont si vite attachants grâce à leurs qualités, oui, mais surtout à leurs travers, et qui débordent de vie.
Disons-le quand même, cette fois l’intrigue m’a paru parfois un peu simple et dessinée à gros traits dès qu’il est question de l’endroit, et du cadre philosophique, de l’endroit où se trouve Simone. Si la première tentative de la retrouver offre des scènes humoristiques surprenantes, la suite est un peu moins originale et manque peut-être un peu de nuances pour plaire à un lectorat plus âgé (même s’il n’est pas ici le public cible). Pour ma part, j’ai surtout trouvé mon bonheur dans les interactions entre le quatuor principal alors que chacun « fait ce qu’il peut » sans toutefois se départir de sa nature profonde, ce qui donne lieu à certaines scènes particulièrement amusantes, notamment avec Gilbert, qui va droit au but en tout temps sans s’empêtrer de ce que les autres pourraient en penser, et Walter, qui ne fait pas dans la dentelle non plus. M. Hilt apporte quant à lui un côté plus intellectuel alors que le posé Jefferson, toujours consciencieux, tente de se dépêtrer dans l’ensemble et, ne le perdons pas de vue, de sauver Simone… en se promettant cette fois de ne plus l’oublier.
Parce que c’est peut-être le message le plus fort de ce récit, cette histoire de la lapine qui se sent seule et qui croyait avoir trouvé des amis, mais qui s’est sentie abandonnée quand les autres sont retournés à leur vie. Penser à nos proches, leur donner signe de vie, prendre des nouvelles. Parce que l’amitié peut soulever des montagnes… et ce récit pourra sans doute y faire réfléchir ses lecteurs et lectrices !
Sophielit est partenaire des Librairies indépendantes du Québec (LIQ). Cliquez ici pour plus d'informations sur ce partenariat.
Nouveau commentaire