- Titre : Quand j'étais chien
- Auteur : Louise Bombardier
- Illustrateur : Katty Maurey
- ISBN : 9782896518135
- Éditeur : la courte échelle
- Année de publication : 2011
- Nombre de pages : 88 pages
- Niveau de difficulté : intermédiaire
- Public cible : 12 ans et plus
- Genre : Album
- Mots-clés : Maladie, Deuil, Détresse, Chien
Si Antoine a vingt-cinq ans physiquement, il en a vingt de moins dans sa tête. Déficient intellectuel, il a une vie simple et heureuse, protégé par sa mère des aléas de la vie, mais aussi de Jacques, son frère « qui a vingt-deux ans d’âge » et qui a parfois la main leste avec Toto. Lorsque la mère Gritte tombe malade puis meurt et que Jacques l’abandonne, trop démuni pour en prendre soin, Antoine se retrouve seul. Incapable de s’occuper de lui-même, il prend pour modèle le seul être vivant qui lui reste; son chien Delphine.
Véritable ovni littéraire, Quand j’étais chien est un album destiné aux adolescents et aux adultes et traite de la détresse d’un adulte-enfant face à la mort et à l’abandon. Ce n’est pas une histoire heureuse, mais il y a tout de même de l’espoir dans cette poésie étrange, portée par les dessins sobres et sombres de Katty Maurey dont les nuances de gris ne sont égayées que par des teintes orangées et le vert de la nature. C’est toutefois un récit qui n’est pas facile à aborder et qui s’adresse à des lecteurs aguerris.
Mon avis
C’est un drôle de voyage que propose Louise Bombardier dans cet album inclassable. Il m’a fallu deux lectures pour appréhender réellement le texte. Ce dernier est écrit du point de vue d’Antoine et permet au lecteur de vraiment comprendre ce qu’il vit et comment il pense. J’ai été profondément touchée par la détresse de Toto lors de la maladie de sa mère alors qu’il ressent le manque des petites choses « son odeur au creux de mon cou, sa main dans mes cheveux de corniaud et sa soupe aux pois » mais qu’il ne comprend pas ce qui arrive réellement. C’est une amorce qui permet de comprendre combien il est démuni face à l’abandon lorsqu’il se retrouve seul. Les scènes du téléphone sont en particulier venues me chercher. On voit bien l’enfant qui parle sans comprendre qu’il faut composer pour joindre réellement quelqu’un.
C’est cet esprit d’enfant qui fait que le récit reste porteur d’espoir et fait même sourire puisque Toto n’est que dans l’instant présent et arrive même à s’amuser malgré sa situation. Ainsi, alors qu’il vit avec Delphine il dit : « être chien, ça a des bons côtés : on dort beaucoup, à l’ombre on fait pipi où on veut, on se gratte le ventre […] sans que personne te crie « Arrêtez un peu ! ».
J’ai donc été charmée par la poésie de Louise Bombardier et par les illustrations de Katty Maurey qui adopte un style presque enfantin et qui arrive à rendre toute la détresse de Toto dans de grandes pages noires et à donner vie, malgré les traits très simples, et à tout l’univers d’Antoine.
Un bijou, donc. Inclassable, certes, difficile aussi, mais à découvrir !
Et vous, qu'en pensez-vous?
Merci à Mia de la courte échelle pour l'album!
Billet corrigé par Antidote 9 juste avant d'être publié par Sophie le 27 septembre 2011.
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Quand j'étais chien
Louise Bombardier
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Un gros coup de coeur pour moi. Un texte et des illustrations qui se complètent. Une voix forte. Un album pour ado parfait!