Loupiotte a grandi dans le phare et y garde des souvenirs précieux, des éclats de rire, des nuits passées à raconter des histoires avec les pirates. Mais depuis la mort de sa mère, rien ne va plus. Son père dépense tout ce qu’ils ont en boisson, n’arrive plus à monter jusqu’au système d’éclairage avec sa jambe et, parfois, son regard change. À ces moments, Loupiotte sait qu’elle doit rester cachée parce que c’est dangereux…
Ce jour-là, quand le shérif et l’institutrice entrent dans le phare pour comprendre ce qui a causé le naufrage d’un bateau la nuit de la tempête, Loupiotte refuse que son père prenne le blâme même s’il lui a interdit de sortir de sa chambre. Après tout, c’est elle qui avait oublié de racheter des allumettes et qui n’a pas su ramener le précieux colis sous la pluie battante, elle qui est trop bête pour tout. Alors c’est à elle, de payer, non ? Même si cela signifie être envoyée dans la sombre maison de l’Amiral le temps de payer sa dette. Cette maison où un monstre terrible se cacherait…
Avec ce récit qui mêle psychologie, apprentissage et fantastique, Annet Schaap aborde les thèmes de la différence, du deuil, de la famille et de la loyauté. Écrit dans une langue riche et composé de près de 400 pages denses, le roman vise un lectorat avancé même si son propos peut rejoindre les plus jeunes.
La fille du phare, c’est un « livre-doudou » dans lequel on s’enroule lors d’une journée froide et pluvieuse et qui nous réchauffe le cœur comme l’esprit grâce à l’esprit positif qui imprègne chacune des lignes malgré l’aspect plus sombre du début et la peur qui alourdit la première partie. En effet, on s’attache tout de suite à Loupiotte, cette enfant qui a su garder son grand cœur malgré une vie très compliquée et difficile et qui fait preuve d’un courage à tout épreuve devant ce qui l’attend. Puis, on la suit avec bonheur dans ses aventures, alors qu’elle est accueillie froidement (et maladroitement) dans cette grande et sinistre maison et qu’elle y fait la rencontre d’un être… pour le moins particulier.
Attention, ce n’est pas un livre facile dans lequel tout est beau, c’est une œuvre complexe, captivante, mais un peu d’une autre époque vue la longueur, la langue, le style, et aussi très sombre à sa façon, Loupiotte vivant dans un monde rude où les adultes ne protègent pas les enfants et où tout peut arriver. Néanmoins, il y a cette lumière qui émane des pages, de l’écriture. Cette douceur, ce fil qui relie l’héroïne à son père malgré tout, qui fait que l’espoir ne quitte jamais. Et offre une force vive à cette histoire qui fait réfléchir à la différence, mais aussi à la magie dans le monde. À découvrir.
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