Renvoyée de son poste de professeur, expulsée d’Angleterre, Clémentine se retrouve à Paris dans le studio maternel en essayant de trouver un sens à sa vie… et de l’inspiration si possible. Parce que son éditeur attend un manuscrit dans un genre de l’imaginaire et Clémentine, elle, ne sait faire que du réalisme. Mais voilà justement qu’une offre un peu étrange éveille son intérêt pour Louis XVII et sa mort dramatique. Comment se fait-il que sa bonne fée marraine (puisque, comme cela est enseigné dans les cours d’histoire, tous les nobles en avaient une à cette époque) n’ait pas réagi ? Et si, au lieu d’écrire du fantastique, Clémentine publiait une enquête tout à fait réaliste autour de cette fée dont personne ne semble connaitre le nom ?
Ancrant cette histoire ébouriffante entre fiction et réalité avec jeu de vrai et faux bluffant, Clémentine Beauvais signe avec Les facétieuses un récit à la fois drôle, touchant, réaliste et imaginaire, bref, qui défie toutes les cases de s’adapter à lui. Débordant de références personnelles et culturelles, de clins d’œil à la constellation propre de l’autrice, l’histoire vise un lectorat expert et ravira les grand.e.s lecteurs et lectrices.
Comment l’autrice peut-elle surprendre encore et autant à chacun de ses romans ? Voici ce que je me suis demandé en refermant la dernière page de ce livre carrément fantaisiste, quoiqu’en pense son autrice (réelle ou imaginaire). Parce qu’il y a d’abord cette histoire, pour le moins abracadabrante, de bonnes fées marraines liées à la noblesse (si, si, on ne vous a pas enseigné ça à l’école ?). Puis cette héroïne, tout à fait terre à terre, qui se lance sur cette piste qui ne fait pas du tout l’affaire de son éditeur (qui espère d’elle un vrai roman de fantasy) en souhaitant garder résolument les pieds dans le réel… mais c’est sans compte les baguettes magiques, les nespressos empêcheurs de tourner en rond, les cheveux qui se la jouent malins et les trésors secrets. Ce basculement qui s’effectue sans que l’héroïne s’en aperçoive, ou ne comprenne les signes (elle est parfois un peu obtuse dans son approche de la réalité) est un pur délice.
Mais le plaisir ne s’arrête pas là, non, non ! À travers ce roman, Clémentine place autour de son héroïne-elle un ensemble de personnages tirés de son propre univers, mais aussi de celui de la littérature jeunesse, et plus particulièrement lié à la maison d’édition Sarbacane même si Timothée de Fombelle et Susie Morgenstein, ténors du domaine, viennent faire un tour. Et pour ceux qui connaissent, bien ou peu, d’ailleurs, les visages des caméos, c’est un réel bonheur et une grande source d’éclats de rire, une autre couche de vrai et faux qui ajoute à l’expérience. Attention, ce récit pourrait vous rendre accro !
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